L’inflation et la hausse des taux de crédit réduit le pouvoir d’achat des Français. Dans ce contexte, certains vendeurs pourraient être amenés à baisser davantage leurs prix s’ils souhaitent se débarrasser de leur bien. Une aubaine pour les acheteurs, qui retrouvent un pouvoir de négociation. Les acheteurs sont-ils en passe de revenir en position de force sur le marché de l’immobilier ? Entre des taux de crédit qui continuent de grimper, et des prix qui commencent à refluer mais seulement timidement, il est possible que certains vendeurs doivent faire davantage d’efforts s’ils souhaitent se séparer de leur bien. D’autant qu’avec un contexte inflationniste toujours présent, le pouvoir d’achat des potentiels acquéreurs est fortement altéré. Et cela se ressent sur le nombre de transactions immobilières enregistrées. En effet, dans son rapport annuel du mois dernier, le site d’estimation immobilière Meilleurs Agents estimait qu’à la fin de l’année 2023, le nombre de transactions devrait descendre à 890 000 sur l’ensemble de l’année. Vendeur pressé, acheteur avantagé Si ces chiffres s’avèrent exacts, il s’agirait d’une baisse de 20% par rapport à l’année 2022. De quoi pousser les vendeurs à revoir leurs prix, et redonner aux acheteurs un pouvoir de négociation ? Cela dépend de plusieurs facteurs. Tout d’abord, la question qui se pose est la suivante : le vendeur est-il contraint de conclure la vente le plus vite possible ? C’est le cas, par exemple, s’il a besoin de toucher rapidement de la trésorerie afin de procéder à un investissement, ou s'il se retrouve dans une situation de séparation avec son/sa conjoint(e). Au contraire, peut-il se permettre d’attendre l’offre la plus alléchante possible ? Dans la première hypothèse, l’acheteur pourrait se retrouver en position de force, et le vendeur contraint de vendre à un prix potentiellement inférieur à ceux du marché. Acheteur solvable, pouvoir de négociation en hausse Toutefois, le pouvoir de négociation de l’acheteur dépend également de sa solvabilité. « Les meilleurs profils qui parviennent à négocier, ce sont avant tout les bons dossiers, notamment ceux qui peuvent acheter au comptant sans crédit, et étonnamment il y a en beaucoup ! C'est extrêmement prisé car il n'y a aucun risque sur le financement », explique aux Echos Corinne Joly, la PDG de Particulier à Particulier (PAP), le portail d’annonces immobilières. Autrement dit, ce ne sont pas les primo-accédants qui sont généralement en position de négocier le prix d’achat d’un bien, mais plutôt ceux qui ont déjà été propriétaires auparavant. A moins que le prix affiché soit largement supérieur à ceux du marché. Pour le savoir, l'acheteur peut notamment consulter la plateforme « Données de valeur foncière (DVF) », mise en place par la Direction générale des finances publiques (DGFIP). Ce fichier permet de connaître les transactions immobilières intervenues au cours des cinq dernières années sur le territoire métropolitain et les DOM-TOM, à l’exception de l’Alsace, de la Moselle et de Mayotte. Et donc, de se faire une idée du prix des biens vendus dans son secteur géographique. Enfin, l’acheteur peut potentiellement avoir un levier de négociation sur le bien convoité, si ce dernier a une mauvaise note au diagnostic de performance énergétique (DPE). Si le logement mis à vendre est une passoire thermique, sa valeur peut en être réduite. L’acheteur peut en effet faire valoir que le bien nécessite de lourds travaux de rénovation, en présentant au vendeur des devis et factures provenant d’artisans.