Après deux années d’une remontée brutale, les taux d’intérêt des crédits immobiliers ralentissent. Selon les courtiers, le plafond en la matière pourrait être atteint en début d’année prochaine, sous réserve que le coût de refinancement des banques se stabilise durablement. Ils s’accordent sur un maximum à 5 %. Un ralentissement lié à un contexte plus favorable pour les banques Selon les professionnels de l’immobilier, La moyenne des taux des prêts ne devrait pas grimper au-delà de 5 %. Les contrats sur 20 ans devraient se négocier entre 4,50 % et 4,70 %, à 0,20 point de pourcentage au-dessus de leur niveau actuel. Côme Robet, président de l’association de courtiers CNCEF Crédit, affirme d’ailleurs que Les barèmes bancaires affichant des hausses début octobre ont été très peu nombreux. Côme Robet Même certains des établissements qui appliquaient les taux immobiliers les plus élevés ont révisé leurs barèmes à la baisse ou réduit les augmentations depuis septembre. Les experts attribuent le changement de politique commerciale des banques à l’atteinte du seuil de rentabilité pour plusieurs d’entre elles. Ce contexte positif pour ces dernières s’appuie sur plusieurs facteurs macro-économiques favorables. D’une part, la Banque centrale européenne (BCE) a mis un terme à la remontée continue de ses taux directeurs, ce qui devrait stabiliser le coût du refinancement pour les prêteurs. D’autre part, le taux des obligations assimilables du Trésor (OAT), sur 10 ans, qui sert de référence à l’établissement des grilles tarifaires des crédits à l’habitat, se maintient à 3,2 % depuis le deuxième trimestre 2023, hormis un léger rebond en septembre. En conséquence, après avoir durci les conditions d’octroi de prêt pendant plusieurs mois, les banques ont assoupli leurs critères pour repartir à la conquête de nouveaux clients . La baisse de la demande à l’origine du blocage du marché Au vu de ces éléments, il semble que le net ralentissement de l’activité sur le marché du crédit soit davantage lié à une baisse de la demande qu’à des restrictions sur l’offre. Pour les courtiers, En plus de l’inflation, l’envolée des taux a considérablement réduit le pouvoir d’achat des Français. En effet, avec un bond de 3 points des taux moyens, de 1 % à 4 %, les candidats à l’accession à la propriété ont perdu 30 % de capacité d’emprunt. ImportantLes normes d’endettement imposées par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) créent un autre obstacle à la fois financier et psychologique. Pour rappel, la part des revenus nets que les emprunteurs sont autorisés à allouer au remboursement d’un prêt ne doit pas dépasser 35 %. Ils déplorent que Bon nombre de foyers solvables renoncent d’eux-mêmes à leur projet d’acquisition, persuadés que les banques ont fermé le robinet du crédit. À retenir Les taux d’intérêt des crédits immobiliers ont ralenti et devraient atteindre un plafond de 5 % début 2024. Malgré l’assouplissement des conditions d’octroi de prêt des banques, la demande reste faible, l’inflation et la hausse des taux ayant réduit le pouvoir d’achat des Français. Le taux d’endettement maximum à 35 % fixé par le HCSF dissuade certains emprunteurs solvables de contracter un crédit.