Dès le 1er novembre, le taux d’usure, taux maximum au-dessus duquel une banque ne peut pas prêter, augmente de nouveau. Il approche le seuil des 6% pour les prêts les plus longs. Pour autant, les taux de crédit pourraient bientôt se stabiliser. L’envolée continue. Dès le 1er novembre, le taux d’usure, taux maximum légal que les établissements de crédit sont autorisés à pratiquer lorsqu'ils vous accordent un prêt, va de nouveau être réhaussé par la Banque de France. Il passera à 5,91% pour les prêts conclus pour une durée supérieure ou égale à 20 ans, et de 5,65% pour les crédits d’une durée comprise entre 10 ans et 20 ans. Pour rappel, son seuil maximal était de 5,8% au 1er octobre. Une révision trimestrielle de l’usure prochainement de retour Cette nouvelle hausse de l’usure, publiée le 25 octobre au Journal officiel (JO), fait déjà suite à neuf relèvements successifs les mois précédents. Cependant, il pourrait s’agir de l’une des dernières hausses mensuelles. En effet, la mensualisation du taux d’usure est censée prendre fin le 1er février 2024. A la place, les seuils de l'usure devraient, de nouveau, être publiés au JO à la fin de chaque trimestre pour le trimestre suivant. Pourquoi ce changement de méthode de calcul ? Il ne s’agit en réalité que d’un retour à la “normale”. En effet, jusqu’au 1er janvier 2023, le taux d'usure était déjà actualisé tous les trois mois. Mais à l’époque, ce mode de calcul avait été critiqué. Pour cause, les taux d'intérêt augmentaient plus vite que l’usure, qui n’était donc plus en corrélation avec ces derniers. Il bloquait donc l’accès au crédit de nombreux emprunteurs. Des taux de crédit qui pourraient se stabiliser Un obstacle qui, aujourd’hui, est plus ou moins résorbé. Désormais, le nouveau mode de calcul est plus réactif aux évolutions du marché. Il n‘est donc plus un facteur bloquant pour les futurs acquéreurs. Du moins en partie, car la mensualisation de l’usure a également eu pour effet d’accroître les taux de crédit immobilier pratiqués par les banques. A la fin octobre, ils s’élèvent en moyenne à 4,24%, 4,37% et 4,45 % sur 15 ans, 20 ans et 25 ans, selon le courtier Meilleurtaux. Alors qu’à la fin janvier, soit avant le changement du mode de calcul, ces taux étaient respectivement de 2,45%, 2,65% et 2,97%. Toutefois, les taux de crédit pourraient bientôt arrêter leur ascension, et ce, malgré le relèvement de l’usure. En effet, le 26 octobre, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de ne pas relever le niveau de ses taux directeurs, en raison d’un ralentissement de l’inflation. Par conséquent, le coût de l’argent pour les banques va cesser d’augmenter. Ce qui pourrait freiner la hausse des taux des particuliers. « Pour l'immobilier cela conforte le scénario que nous privilégions à savoir une stabilisation des taux dans les prochaines semaines », confirme Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux. A moins que la BCE ne décide prochainement de faire marche arrière. Un scénario qui n’est pas à exclure. Le fait d’avoir choisi le statu quo aujourd’hui “ne signifie pas que nous ne procèderons plus jamais à un relèvement (...)”, avertissait récemment Christine Lagarde, la présidente de la BCE, lors d’une conférence de presse.