Afin de faciliter l’accès au crédit en cette période de crise immobilière, le gouvernement mise plus que jamais sur le Prêt à taux zéro (PTZ). Alors que le dispositif devait prendre fin en 2024, il a été prolongé jusqu’en 2027 avec de nouvelles conditions applicables dès janvier prochain. En 2022, pas moins de 63 000 PTZ ont été accordés, correspondant à un coût d’environ 1,2 milliard d’euros pour les finances publiques en 2023. Le montant moyen octroyé via le PTZ s’élevait à 56 000 euros pour une acquisition valant en moyenne 160 000 euros. Des critères géographiques modifiés Cette refonte du PTZ prévoit un recentrage géographique. Le dispositif cible les résidences neuves situées dans les régions sous forte tension immobilière et les biens anciens en rénovation dans les zones détendues. Cela a pour conséquence l’extension des zones tendues, passant de 1 150 à 1 350 communes, suite à l’adhésion de nouvelles villes désireuses d’obtenir ce statut. En parallèle, la maison individuelle fraîchement construite sera exclue de manière définitive du périmètre de ce financement à 0 % d’intérêt. Par ailleurs, le « PTZ vente HLM », qui auparavant ne couvrait que 10 % du coût total de l’acquisition, verra désormais sa contribution augmentée à 20 %. Un crédit maximum plus conséquent Le plafond des revenus est aussi revu à la hausse, passant de 37 000 euros maximum à 49 000 euros dans les zones tendues. Cette initiative a pour effet d’accroître la portée du PTZ. ImportantDésormais, environ 29 millions de foyers fiscaux, soit 73 % de la population, seront éligibles, alors qu’ils sont 23 millions à en bénéficier actuellement (soit 60 %). Cependant, la baisse du nombre de PTZ octroyés va se poursuivre : 74 000 en 2021, 63 000 en 2022, et une projection de 40 000 pour cette nouvelle version. En outre, l’effort de Bercy se portera aussi sur le budget alloué à l’amendement qui pourrait grimper jusqu’à 800 millions d’euros. Si la quotité, qui représente la part du coût global de l’emprunt financée par le PTZ, était limitée à 40 %, elle peut désormais atteindre 50 % pour les ménages aux revenus les plus modestes, variant de 15 000 euros en zone C à 25 000 euros en zone A. De son côté, le Crédit Agricole, qui octroie aujourd’hui plus de la moitié des PTZ, va doubler le montant de la subvention, dans la limite de 20 000 euros. Concrètement, un emprunteur aux ressources limitées qui demande 100 000 euros pourrait espérer bénéficier d’un prêt à taux zéro de 70 000 euros. Selon les estimations du ministère de l’Économie et des Finances, un célibataire percevant 25 000 euros par an dans une zone où la demande de logements est forte gagnera environ 11 000 euros tout au long de la durée du prêt. Un couple sans enfants, avec un revenu annuel de 60 000 euros dans une zone tendue, peut espérer économiser un montant total de 31 500 euros. A retenir Prolongé jusqu’en 2027, le PTZ fait peau neuve avec des conditions d’éligibilité modifiées applicables au début de l’année 2024. Cette refonte du PTZ est axée sur un réajustement du plafond des revenus, un recentrage géographique, une réévaluation du montant de l’emprunt pour les plus modestes et une revalorisation du PTZ vente HLM.