Depuis début 2022, alors que le coût des prêts à l’habitat n’en finit pas de monter, les emprunteurs sont contraints d’accroitre la durée de remboursement. Malgré tout, cette stratégie ne suffit plus. Trois contrats sur quatre sont accordés avec un taux minimum de 4,25 % sur 25 ans. Pour leurs clients qui fournissent un faible apport, les banques vont même à 4,73 % et plus. Poursuite de la hausse des taux d’intérêt Malgré un léger ralentissement, le taux moyen des crédits immobiliers reste orienté à la hausse, pour s’établir à 4,12 % en octobre. Selon la dernière étude de l’Observatoire Crédit Logement CSA, En un an, leur rythme de progression a doublé. Deux facteurs clés ont poussé les établissements prêteurs à réajuster continuellement leurs barèmes : en moins d’un an, leur coût de refinancement auprès de la Banque centrale européenne a grimpé à 4,50 % (+2 points de pourcentage) ; la révision du taux d’usure est devenue mensuelle, au lieu de trimestrielle, afin de limiter le décalage entre des taux toujours plus élevés et des maximums qui tardent à s’adapter à cette tendance. Ce changement n’est pas sans conséquence sur les candidats à l’accession à la propriété. Même parmi ceux qui disposent de revenus confortables, et ne dépassent pas 20 ans de durée de remboursement, la moitié décroche au mieux un taux immobilier de 4,25 %. Pour les financements sur 25 ans, ce sont 75 % qui doivent se contenter de ces conditions peu attractives. Les emprunteurs qui ne répondent pas aux exigences accrues des banques concernant l’apport personnel se retrouvent même avec un taux de 4,73 %. Selon l’étude, De tels niveaux n’avaient plus été observés depuis le printemps 2011. Une durée d’emprunt en constante progression Pour rester sous la limite légale en matière de taux d’effort, les emprunteurs ont dû consentir à s’endetter sur une plus longue période. Ainsi, 63,7 % des financements octroyés en octobre 2023 affichent un terme supérieur à 20 ans. En comparaison, en 2019, avant que le Haut Conseil de Stabilité Financière n’impose le plafonnement à 35 % pour les crédits immobiliers, la proportion de prêts longs n’était que de 46 %. ImportantDésormais, allonger la durée de son contrat ne sert plus de mécanisme pour accroitre son pouvoir d’achat immobilier, comme c’était le cas au cours des précédentes années. C’est aujourd’hui un moyen incontournable d’obtenir les fonds nécessaires à la concrétisation de son projet. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le mois dernier, le délai moyen de remboursement se situait à 253 mois (l’équivalent de 21 ans et 1 mois) soit 5 mois de plus qu’en décembre 2022 (20 ans et 10 mois). Sur la période, l’acheteur a perdu 16,7 % de capacité d’emprunt : de 100 000 euros, le capital souscrit à conditions égales est tombé à 83 300 euros en seulement 10 mois. À retenir Avec taux des crédits immobiliers en constante hausse depuis presque 2 ans, la durée des prêts immobiliers s’allonge. 50 % des prêts immobiliers sur 20 ans et 75 % des contrats sur 25 ans sont signés à des taux supérieurs à 4,25 %. La capacité d’emprunt des ménages a diminué de 16,7 % entre décembre 2022 et octobre 2023.