Bien que populaire auprès des Français, la maison en secteur diffus (à opposer aux lotissements) rencontre d’importantes difficultés, révèle le syndicat de constructeurs Pôle Habitat FFB. Il observe en effet une chute de 31,3 % des ventes de ventes de maisons neuves individuelles. Le taux de repli a même atteint 38 % au dernier trimestre 2022. Toutes les régions sont concernées. Effondrement inédit des ventes de maisons neuves en secteur diffus D’après Pôle Habitat FFB, « seulement 96 000 maisons neuves en secteur diffus ont trouvé preneur en 2022 ». Selon cette organisation représentative des constructeurs, promoteurs, aménageurs et rénovateurs, il s’agit d’un « effondrement inédit ». Ils ajoutent que « même au lendemain de la crise des subprimes de 2008, le repli n’avait pas été d’une telle ampleur ». Malgré une demande toujours soutenue, plusieurs facteurs pèsent sur le marché. Pôle Habitat évoque notamment « l’inflation et la hausse du coût des matériaux tels que l’acier, l’aluminium et le bois ». La situation est également due en partie à l’affaiblissement du prêt à taux zéro (PTZ), sur lequel de nombreux ménages comptent pour boucler leur financement. Pour rappel, ce prêt aidé à 0 % d’intérêt s’adresse aux primo-accédants dans les zones soumises à une forte tension locative. Toutefois, la part du PTZ sur le coût total de l’opération hors droits de mutation a diminué à 20 % dans les zones B2 et C, contre 40 % dans les zones A bis (la capitale et certaines villes de petite couronne), A (Lyon, Marseille...) ou encore B1 (Toulouse, Bordeaux...). Les pistes proposées par Pôle Habitat FFB pour accélérer le redressement du marché La situation préoccupe grandement Pôle Habitat FFB, qui redoute une aggravation de la situation avec la hausse des prix de vente (+14 % entre 2020 et 2022). Et si les taux d’intérêt des crédits immobiliers étaient auparavant parvenus à contrer cette tendance, leur remontée conjuguée à l’inflation se ressent sur la solvabilité des ménages. De plus, la nouvelle réglementation environnementale des bâtiments neufs, communément désignée par RE2020, et la politique de « Zéro artificialisation net (ZAN) », mise en place pour contenir l’étalement urbain avec une échéance pour 2050, ont également un impact sur les chiffres. En Île-de-France, les notaires du Grand Paris observent un « recul de 9 % de l’activité l’année dernière », alors que les prix ralentissent (+5,5 % et +3,3 % respectivement aux troisième et quatrième trimestres 2022). Afin d’accélérer le redressement du marché, le syndicat professionnel réclame « l’instauration d’un bouclier logement inspiré de celui imposé sur les prix de l’énergie ». ImportantLe dispositif reposerait entre autres sur le maintien du PTZ jusqu’à fin 2024 et le retour du plafond de sa contribution à hauteur de 40 % sur l’ensemble du territoire. Pôle Habitat souligne d’ailleurs que « le coût du PTZ n’a été que de 1,1 milliard d’euros en 2021, soit 1 milliard de moins que la limite haute inscrite dans le Code général des impôts ». Il plébiscite en outre la réintégration de la maison individuelle dans le dispositif de défiscalisation Pinel, dont elle a été exclue en 2021. Ces efforts sont d’autant plus importants que, selon le Pôle habitat, « les besoins en logements ne pourront être satisfaits par la rénovation énergétique dans l’ancien et la mobilisation des logements vacants ». De plus, la remise aux normes des logements, quoique nécessaire, est plus onéreuse que la construction neuve. A retenir Les ventes de maisons individuelles (96 000 transactions) ont chuté de 31,3 %, un chiffre record. Les professionnels attribuent la tendance à l’inflation, au rognage du PTZ, à l’augmentation des prix et aux changements réglementaires. Le syndicat Pôle Habitat FFB propose différentes pistes pour un redressement rapide du marché.