Des durées d’emprunt plus longues, des taux d’intérêt supérieurs à 3 %... la majorité des prêts immobiliers octroyés par les banques affiche une durée de plus de 20 ans et concerne près de 75 % des ménages français. Comment expliquer ce phénomène ? Quelles incidences sur les emprunteurs ? Éléments d’explication. Des crédits immobiliers de moins en moins accessibles Amorcée en 2022, la remontée des taux immobiliers se poursuit sur les premiers mois de l’année. Des hausses constantes qui ne sont pas sans conséquence sur le coût et l’accessibilité du crédit. Pour s’en rendre compte, il est nécessaire de suivre l’évolution des taux appliqués par les établissements bancaires, avant et après l’annonce des relèvements des taux d’usure. Selon l’Observatoire Crédit Logement CSA, le taux moyen d’un prêt immobilier s’est établi à 2,22 % au dernier trimestre 2022. Avec la mise en place du plafonnement du TAEG, ce taux est passé à 2,82 % en moyenne, quelle que soit la durée d’emprunt. ImportantRapporté à l’année 2022, le rythme de ces augmentations a connu une progression spectaculaire : +15 % sur le seul mois de janvier. Par ailleurs, ces taux revalorisés ont eux aussi influencé la structure du profil des emprunteurs. De plus en plus, ces derniers basculent vers des prêts plus chers à maturité plus longue. Un déséquilibre patent Face à ces taux qui ne cessent d’augmenter, les analystes constatent une hausse significative des prêts affichant une maturité supérieure à 20 ans, voire 25 ans. Ainsi, cette catégorie de prêt représente actuellement 67,5 % du marché, contre 48,1 % en 2019. En parallèle, un recul significatif des prêts plus courts a été observé : la part des prêts immobiliers d’une durée de 15 à 20 ans est passée de 31,6 % à 19,3 %. Concrètement, s’endetter avec les taux actuels sur une durée longue s’avère plus contraignant qu’il y a quatre ans. Les ménages les plus modestes, qui ne disposent pas d’apport personnel important, sont évidemment les plus touchés. Selon les projections des experts, les taux d’emprunt immobilier devraient connaitre un ralentissement progressif à partir du second semestre pour atteindre 3,4 % en moyenne en 2024 et 2,3 % en 2025. À retenir La hausse des taux d’emprunt immobilier génère une augmentation des parts des prêts de longue durée avec un taux supérieur à 3 %. La mise en place des taux d’usure en février et leur revalorisation mensuelle jusqu’en juillet a pour objectif de protéger les emprunteurs en balisant la flambée des taux.