Alors que le prix de l’immobilier tend à se stabiliser en France, avec même des baisses constatées dans certaines villes, celui des terres agricoles continue de s’envoler. En se basant sur les chiffres de la fédération des Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), le coût d’un hectare s’élève désormais à 6 130 euros, son plus haut niveau depuis 1997. Le prix des terres agricoles tutoie les sommets ImportantÀ l’heure où le prix de l’immobilier semble se stabiliser, celui des terres agricoles ne cesse de grimper. Après une hausse de +3,2 % sur un an, il atteint son niveau le plus élevé jamais enregistré depuis 1997, à 6 130 euros/ha. En 2022, plus de 480 000 hectares ont été vendus, représentant un volume de transactions de 7,14 milliards d’euros. Les observateurs notent cependant d’importantes disparités de prix en fonction de la nature des terrains. Les terres difficiles à irriguer ont du mal à trouver preneur, de même que de nombreuses exploitations laitières. Sur une période de 10 ans, le total des superficies agricoles ayant fait l’objet d’une transaction a bondi de plus de +52 %. Les prix à l’hectare sont particulièrement élevés dans le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône, avec une moyenne constatée de plus de 15 000 euros. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, les prix sont également tendus, dépassant les 13 000 euros. Une baisse alarmante du nombre de propriétaires-exploitants La part des achats effectués par les sociétés agricoles a considérablement augmenté. Ainsi, les parts sociales cédées en 2022 représentent un volume de 3 milliards d’euros, soit une hausse de +24,8 %. Cela correspond à plus de 800 000 hectares. ImportantCependant, la France compte désormais seulement 496 000 chefs d’exploitation, c’est-à-dire des agriculteurs ou éleveurs qui gèrent eux-mêmes leur terre agricole. Il convient pourtant de noter que 85 % des surfaces agricoles appartiennent à 4,2 millions de personnes. La Fédération Terre sans Liens dénonce un modèle qui tend vers une « agriculture sans agriculteurs ». Les superficies sans repreneurs tombent généralement entre les mains d’investisseurs. Ces investissements expliquent en grande partie la hausse des prix. Dans la Vienne, une ferme de plus de 2 000 hectares est exploitée par seulement trois agriculteurs. Des cas similaires se multiplient au rythme des acquisitions effectuées par les groupes financiers et les conglomérats. La seule consolation pour les agriculteurs est sans doute la baisse de la surface consacrée à l’urbanisation. Celle-ci s'élève à 18 100 hectares en 2022, soit une diminution de -37 % en un an. A retenir Le prix du foncier agricole a retrouvé son niveau de 1997. L’hectare se négocie désormais autour de 6 130 euros. La part des sociétés agricoles dans les transactions a significativement augmenté. En revanche, les observateurs constatent une baisse du nombre de propriétaires-exploitants.