Actuellement proches de 4 %, les taux des prêts à l’habitat devraient poursuivre leur hausse jusqu’en fin 2023, et même grimper jusqu’à 5 % en 2024. Dans le même temps, les règles relatives au taux d’endettement restent applicables. Tous ces facteurs restreignent l’accès de milliers de ménages au crédit immobilier, et pèsent sur l’activité. Les taux d’intérêt vont poursuivre leur hausse jusqu’en 2024 Alors que les professionnels de l’immobilier se préparent à un ralentissement de l’activité pendant les vacances estivales, la hausse des taux d’intérêt ne risque pas de connaitre de répit. Cependant, Important Elle sera plus modérée, en raison de la limitation imposée par les taux d’usure, désormais révisés mensuellement et non plus trimestriellement. D’après un grand courtier de la place, La moyenne des taux de crédit immobilier souscrits sur 20 et 25 ans risque de franchir la barre des 4 % (hors assurance emprunteur et divers frais) d’ici la rentrée. En conséquence, depuis le mois de janvier 2022, la capacité d’emprunt des ménages s’est considérablement réduite. Pour Agnès Benassy-Quéré, sous-gouverneur de la Banque de France, Les candidats à l’accession à la propriété doivent faire des concessions sur la surface, reporter leur projet immobilier ou se limiter sur d’autres postes de dépenses. Agnès Benassy-Quéré Et la tendance n’est pas près de s’inverser. Certains experts s’attendent à des taux à 5 % en 2024. Pour autant, Maël Bernier, notre porte-parole, estime que cette augmentation n’est pas totalement négative. Au contraire, elle affirme que La hausse pourrait élargir l’offre de prêt, car en permettant aux banques de retrouver des marges plus confortables, certaines enseignes nationales pourraient revenir sur le marché. Maël Bernier D’autres spécialistes abondent dans ce sens, déclarant qu’ Avec des crédits plus rentables, les établissements financiers vont mettre fin à leur politique du zéro crédit, risquée sur le plan commercial. Le plafond d’endettement à 35 % bloque l’accès au crédit Cependant, l’ouverture du marché ne signifie pas que le robinet du crédit va être grand ouvert à partir de septembre. La Banque de France surveille de près l’endettement des ménages. Selon Agnès Benassy-Quéré, Le prêt à l’habitat représente actuellement 83 % des crédits bancaires, contre 60 % au début des années 90. Agnès Benassy-Quéré En outre, les données de l’Insee pour 2019 indiquent qu’ Un ménage sur trois détient un emprunt immobilier, et 11 % ont en même temps un crédit à la consommation en cours. Agnès Benassy-Quéré Depuis fin 2020, sur un marché immobilier en pleine effervescence, le Haut Conseil de Stabilité Financière limite le taux d’endettement des emprunteurs à 35 % de leurs revenus. En conséquence, Important Des emprunteurs pourtant solvables, avec des revenus confortables et un apport personnel conséquent, se retrouvent privés d’accès au crédit. Dans le meilleur des cas, à cause des taux immobiliers en hausse, leur capacité d’emprunt diminue, tout comme la surface finançable. Tous sont en attente d’un éventuel assouplissement des règles, une perspective qui est loin de réjouir la Banque de France. Concernant les taux, en revanche, tant que la Banque centrale européenne continue à relever ses taux directeurs, aucun décrochage n’est à espérer. A retenir Les taux d’intérêt des prêts immobiliers sont en hausse et devraient atteindre 5 % en 2024. Les règles d’endettement limitent également l’accès au crédit, même pour les emprunteurs solvables, avec un plafond fixé à 35 % des revenus. Certains experts estiment que la hausse des taux, en améliorant les marges des banques, pourrait élargir l’offre de prêt. Les emprunteurs espèrent un assouplissement des règles, mais la Banque de France reste réticente, et tant que la Banque centrale européenne augmente ses taux directeurs, une baisse des taux d’intérêt est peu probable.