Alors que le calcul mensuel du taux d’usure devait prendre fin au 1 juillet, un arrêté publié le 30 juin au Journal officiel l'a reconduit jusqu’au 1er février 2024. Une mesure qui a pour objet de favoriser l’accès au crédit immobilier pour les ménages, mais qui a également un impact sur les taux proposés par les banques. C’est désormais officiel. Le 30 juin, l’arrêté prolongeant la mensualisation du taux d’usure, le taux maximum auquel les banques sont autorisées à prêter de l'argent, a été publié au Journal officiel. Pour rappel, alors qu’il est classiquement révisé tous les trimestres, le seuil de l’usure est mis à jour tous les mois depuis le 1er février. Une mesure temporaire, qui devait prendre fin au 1er juillet. Mais sans surprise, elle a été reconduite jusqu’au 1er février 2024. En effet, dès le 5 juin, le ministre du logement Olivier Klein et la Première ministre Élisabeth Borne ont annoncé la prolongation de la mensualisation de l’usure jusqu’en 2024. Et il ne manquait qu’un texte réglementaire pour officialiser l’annonce. Il fait passer “de « 6 mois » à « 12 mois » cette période pendant laquelle le rythme de mise à jour des taux de l'usure évolue”, souligne le site d’information MoneyVox. Un calcul mensuel de l’usure pour éviter le blocage du dossier Alors, pourquoi cette prolongation de la mise à jour mensuelle de l’usure a-t-elle été décidée ? Tout simplement pour favoriser l’accès aux ménages au crédit immobilier, à l’heure où les taux continuent de flamber. Car classiquement, la Banque de France fixe le taux de l'usure à partir des taux effectifs moyens pratiqués par les établissements de crédit au cours des trois derniers mois, augmentés d'un tiers. Or, avec ce mode de calcul, un certain nombre d’emprunteurs se voyaient bloquer l’accès au crédit dans la mesure où les taux d'intérêt augmentaient plus vite que le taux d'usure. Un blocage qui, en partie, a été résorbé grâce à révision mensuelle du taux d’usure décidée dès le 1er février. Car désormais, le nouveau mode de calcul est plus réactif aux évolutions rapides du marché. Des évolutions qui ont conduit le seuil de l’usure à dépasser la barre symbolique des 5% pour les prêts immobiliers conclus pour une durée supérieure ou égale à 20 ans. Une situation inédite depuis 2012. Des banques qui font grimper les taux de crédit Si les emprunteurs peuvent se réjouir, car leur dossier peut désormais plus facilement rejoindre la pile des acceptations que celle des refus, ils devront cependant se résoudre à souscrire un prêt à un taux plus élevé que par le passé. Car le relèvement de l’usure a nécessairement pour impact d’augmenter les taux proposés par les banques. Toutefois, « mieux vaut un crédit plus cher que pas de crédit du tout ! », estime Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.