L’achat d’une résidence principale est de plus en plus complexe pour les Français, dans un contexte de crise du logement. Même lorsqu’ils disposent de revenus confortables, ceux qui se lancent pour la première fois dans l’aventure se heurtent à la hausse des taux d’intérêt et à la sévérité des conditions d’octroi de crédits immobiliers. Un accès à la propriété particulièrement complexe pour les non-salariés Les travailleurs indépendants sont les plus durement affectés par les difficultés d’accès à la propriété. Pourtant, ils sont nombreux à percevoir des revenus élevés, de l’ordre de 3 000 et 5 000 euros mensuels pour certains candidats, et même jusqu’à 10 000 euros. En effet, dans un contexte de pénurie des talents, les entreprises sont prêtes à payer cher les services de freelances lorsqu’elles ont besoin de compétences pointues et rares. ImportantLe problème pour ces auto-entrepreneurs est que les banques sont réticentes à prêter à des actifs dont elles jugent la situation professionnelle instable, contrairement aux salariés. Et cela indépendamment de leurs niveaux de revenus et de leur ancienneté dans l’activité. D’autres se voient opposer le manque de visibilité sur leur avenir, ou le manque de viabilité de leur métier sur le long terme, notamment les créatifs, les influenceurs, etc. Car la garantie de l’emploi associée au CDI reste un facteur primordial pour l’obtention d’un crédit immobilier. Les solutions des primo-accédants pour contourner les freins Et lorsque les établissements bancaires émettent des offres, c’est pour des sommes moindres, souvent à moins de 150 000 euros. Or, un tel montant est largement insuffisant pour couvrir le prix d’achat d’un grand appartement ou d’une maison, qui reste élevé. Résultat, beaucoup doivent reporter ou abandonner leur projet. D’autres choisissent de passer par un courtier, quitte à payer des frais supplémentaires. Ce professionnel peut les aider à monter un dossier et les oriente vers les enseignes les plus à même de répondre positivement à leur demande de prêt. Les indépendants ne sont pas les seuls à avoir du mal à s’offrir le logement de leurs rêves. Parmi les primo-accédants, des salariés sont pénalisés par la cherté des biens. Certains d’entre eux sont contraints de revoir leurs ambitions à la baisse, par exemple en renonçant à un espace extérieur, ou en visant une surface moins importante. D’autres changent de secteur géographique ou s’orientent vers un logement nécessitant des travaux. ImportantCar il faut également composer avec les règles sur l’endettement, qui limitent à 35 % la part des revenus mensuels des ménages qu’ils peuvent consacrer au remboursement des mensualités d’un emprunt immobilier. A retenir L’achat d’une première résidence principale est de plus en plus complexe pour les Français en raison de la crise du logement, et ce malgré des revenus confortables. Les travailleurs indépendants sont particulièrement touchés par les difficultés d’accès à la propriété, en raison de l’instabilité perçue de leur situation professionnelle. Pour contourner ces obstacles, les primo-accédants recherchent des solutions : faire appel à un courtier ou revoir leurs ambitions à la baisse en termes de surface, de localisation ou de caractéristiques du logement. Les règles sur l’endettement compliquent davantage l’accès à la propriété.