Un ralentissement des transactions, des prix en recul… le secteur immobilier résidentiel de luxe à Paris commence à montrer de premiers signes d’essoufflement. Cette perte de dynamique s’inscrit dans une tendance baissière généralisée qui affecte également le marché immobilier classique depuis plusieurs mois. Les réseaux spécialisés font état de cette évolution dans leurs bilans semestriels. Mi-figue, mi-raisin ! Le marché immobilier de luxe à Paris connaît des dynamiques contrastées. Les biens « haut de gamme », situés dans des quartiers prisés tels que le 7e arrondissement, continuent de se vendre rapidement à des prix élevés. C’est notamment le cas d’un appartement haussmannien entièrement rénové de 117 m2, qui a trouvé preneur en seulement 48 heures à un prix de 20 293 euros le mètre carré. Des transactions dans la sphère de l’ultra-luxe, d’un montant compris entre 50 et 80 millions d’euros, ont également été enregistrées dans des quartiers exclusifs comme le 16e arrondissement. ImportantCependant, le segment plus « standard » du marché du luxe fait face à des difficultés. Les appartements familiaux d’une valeur de 1 à 2,5 millions d’euros, sans espace extérieur et situés à des étages moins élevés, sont plus difficiles à vendre sans baisse de prix. Les négociations sont plus ardues et le nombre de visites nécessaires pour conclure une vente a considérablement augmenté. Les acheteurs, qui sont désormais en position de force, soumettent des offres inférieures au prix de vente, avec des écarts de 5 % à 7 %. Les vendeurs, engagés dans des projets d’achat-revente et dépendant souvent d’un crédit immobilier, sont réticents à accepter des rabais. La part d’acheteurs effectuant des acquisitions sans condition suspensive de prêt a augmenté. Les tensions financières se font sentir, car les acheteurs cherchent à faire supporter au vendeur une partie du coût supplémentaire de leur emprunt. Les taux d’intérêt plus élevés et les conditions de prêt plus strictes pénalisent la plupart des acquéreurs et peuvent entraîner une baisse des prix de l’ordre de -5 % à -10 % dans les mois à venir. Les acheteurs étrangers toujours au rendez-vous Malgré les incertitudes et les tensions financières qui se font ressentir, l’attrait des acheteurs étrangers fortunés pour le marché immobilier parisien ne tarit pas. Profitant d’un taux de change favorable, les clients américains continuent d’investir, tout comme ceux originaires du Moyen-Orient. Le Brexit a également eu un impact, avec des Français du secteur financier qui quittent Londres pour s’installer à Paris. Les professionnels observent par ailleurs l’émergence d’une nouvelle tendance, avec l’arrivée d’investisseurs chinois et taïwanais sur le marché parisien. Toutefois, l’acquisition de biens immobiliers de luxe nécessite souvent l’approbation d’un Maître Feng Shui en Chine, qui vérifie si les propriétaires précédents étaient « chanceux » et s’il n’y a pas eu de décès dans la propriété convoitée. À retenir Le marché immobilier de luxe à Paris montre des signes d’essoufflement, avec un ralentissement des transactions et un recul des prix. Les biens « haut de gamme » connaissent toujours une forte demande et se vendent rapidement à des prix élevés. En revanche, les appartements « standard », d’une valeur comprise entre 1 et 2,5 millions d’euros, peinent à trouver preneur sans baisse de prix.