Pour octobre 2023, la Banque de France annonce une production de crédits immobiliers de 9,2 milliards d’euros, stable par rapport à octobre. Nettement inférieur au pic de 20 milliards d’euros mensuels parfois atteints entre 2020 et 2022, il s’agit d’un seuil jamais atteint en 7 ans. Si les volumes sont en baisse, l’encours culmine toujours à environ 1 300 milliards d’euros. Une production stable en octobre, mais en net recul sur un an En octobre 2020, la production de prêts immobiliers a dépassé pour la première fois la barre symbolique des 20 milliards d’euros. La performance a été renouvelée aux mois de mai, juin et juillet 2021, et l’année suivante, en avril et mai, marquant un rebond après le ralentissement causé par le confinement au plus fort de la pandémie. Par ailleurs, en prévision de la remontée des taux d’intérêt, les ménages ont été nombreux à souscrire un crédit en 2022 pour concrétiser leur projet. En octobre 2023, la production n’est plus que de 9,2 milliards d’euros, bien que l’encours reste important, autour de 1 300 milliards d’euros, soit une croissance de 100 % en 15 ans. Les professionnels du marché attribuent le ralentissement de l’activité aux taux. Important Ceux-ci sont revenus à des niveaux élevés en raison de la revalorisation des taux initiée par la Banque centrale européenne (BCE), que les banques primaires ont répercutée sur leurs propres offres. Forte hausse des taux d’intérêt en 18 mois La Banque de France déclare ainsi que De 1,1 % jusqu’à la fin du premier trimestre 2022, la moyenne des taux de prêt à l’habitat nouvellement souscrits (hors frais et assurance) a bondi à 3,87 % en octobre 2023. Selon l’institution, Le taux moyen pourrait même grimper à 4,04 % en novembre pour les nouveaux contrats hors renégociations. En incluant tous les frais, les banques ont proposé un taux moyen de 4,58 % pour les financements d’une durée égale ou supérieure à 20 ans sur la période septembre-octobre-novembre 2023. Si de telles conditions sont appliquées à un capital de 150 000 euros, le montant total des intérêts est estimé à plus de 80 000 euros, ce qui représente plus de 50 % de la somme accordée. Des mesures de relance envisagées face à la chute de la demande À l’inverse, sur la période, les hausses salariales sont restées modérées, et la baisse attendue des prix des biens n’a pas eu lieu. En conséquence, les emprunteurs se montrent plus frileux. Important Face à la chute de la demande, Bercy et la Banque de France réfléchissent à des mesures de relance. Parmi elles figure la révision des règles relatives au crédit immobilier. Édictées par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), celles-ci limitent le taux d’endettement à 35 %, et la durée d’emprunt à 27 ans. Ces restrictions excluent de nombreux ménages du marché, y compris une partie de ceux disposant de revenus confortables, ainsi que les investisseurs en locatif. En outre, une nouvelle étude des dossiers de prêts refusés devrait être mise en place. L’idée, émise à la mi-novembre par le gouverneur de la Banque centrale et reprise par le ministre des Finances, a obtenu un avis positif du HCSF pour un accord de Place. À retenir La production de prêts immobiliers est tombée à un seuil inédit à 9,2 milliards d’euros en octobre 2023. Cette baisse est due à la hausse des taux d’intérêt, qui rend l’emprunt plus cher et freine la demande. La Banque de France et le gouvernement travaillent à la relance du crédit, avec la revue des règles d’endettement et un réexamen des dossiers précédemment refusés.