Vous avez souscrit un crédit à taux fixe avant la hausse des taux ? Bonne nouvelle : vous êtes assuré de rembourser peu d’intérêts à votre banque jusqu’au terme de votre emprunt. Mais si vous êtes arrivé trop tard, c’est une autre affaire. Depuis un mois, les taux de crédit ont en moyenne dépassé les 4,5% pour les prêts les plus longs. Précisément, ils s’élèvent aujourd’hui à 4,58% sur 25 ans, à 4,44% sur 20 ans et 4,25% sur 15 ans. Bien que ces taux commencent à se stabiliser depuis octobre, ils ont donc atteint un niveau particulièrement haut, comparé à ceux pratiqués par les banques il y a deux ans. Un taux de seulement 1,6% pour les crédits en cours Car pour rappel, en décembre 2021, un crédit sur 25 ans se négociait en moyenne à 1,26% selon Meilleurtaux. Ce qui explique pourquoi le taux moyen des crédits immobiliers en cours de remboursement n’est que de 1,6%, selon la dernière note de conjoncture publiée par l'Insee le 14 décembre. En effet, en France, comme en Allemagne ou aux Pays-Bas par exemple, “la majorité des crédits logement sont déterminés à taux fixe”, rappelle l’Insee. Contrairement à d’autres pays européens, tels que la Suède, le Royaume-Uni, l’Espagne ou la Grèce, oùles taux variables sont la norme. Quelle différence ? Lorsqu’un crédit est souscrit à taux fixe, son taux “est défini lors de la souscription du crédit et reste inchangé pendant toute la durée du prêt”, explique l'Insee. Alors que lorsqu’il est souscrit à taux variable, il est fluctuant. C’est-à-dire qu’il est susceptible d’évoluer à la hausse ou à la baisse, selon que les banques centrales relèvent ou abaissent leurs taux directeurs. Ce qui a un impact direct sur le montant des mensualités à rembourser à la banque. Les taux variables peuvent se retourner contre l’emprunteur Autrement dit, le système des taux variables est avantageux pour l’emprunteur lorsque la conjoncture est bonne. Mais dès qu’elle ne l’est plus, comme c’est le cas depuis de nombreux mois, la situation peut vite devenir difficile pour l’emprunteur. Avec le système des taux fixes, ce sont les banques qui “jouent le rôle d'amortisseur” en cas de hausse des taux, selon l'expression employée par Emmanuelle Simi, directrice marketing et banque digitale chez LCL, lors d’une interview accordée à MoneyVox. Mais le système des taux fixes est à double tranchant. Car lorsqu’un emprunteur souscrit un prêt au “mauvais moment”, soit à une période où les taux sont hauts, il est condamné à rembourser beaucoup d’intérêts à sa banque. Sauf s’il parvient à renégocier son prêt, ou à le faire racheter par un autre établissement à un taux plus avantageux. En revanche, s’il souscrit un prêt au moment adéquat, lorsque les taux sont bas, il est garanti de payer des mensualités avantageuses jusqu’au terme de son crédit.