La tendance au repli du recours aux crédits immobiliers et à la consommation en France s’intensifie, alimentée par la montée des taux, évoquant la possibilité d’un « credit crunch ». Guillaume Almeras, fondateur de Score Advisor, analyse les chiffres récents de la Fédération bancaire française, révélant des indicateurs préoccupants malgré une apparente stabilité. Contradictions dans les chiffres La Fédération bancaire française (FBF) affiche des statistiques en apparence rassurantes, soulignant une croissance positive des crédits à l’habitat et à la consommation en septembre 2023. Cependant, derrière ces données, se cache une réalité inquiétante. Seulement 43,4 % des ménages français détenaient un crédit à la fin de 2022, un chiffre en chute constante depuis les années 90, suscitant des préoccupations quant à l’économie tricolore. Recul draconien des crédits à la consommation ImportantLe crédit à la consommation subit une dégringolade significative, passant de 30,2 % des ménages en 2005 à seulement 21,8 % en 2022. Malgré les accusations portées contre les institutions financières par le gouverneur de la Banque de France, les chiffres de la FBF révèlent que la cause pourrait résider ailleurs. Les établissements bancaires, pour soutenir leur production de crédits immobiliers, prolongent considérablement les délais de remboursement, signalant un ajustement majeur dans le paysage financier. Émergence d’un « credit crunch » sous-jacent Les signaux d’un possible « credit crunch » se manifestent discrètement, une crise de l’accès à l’emprunt pour laquelle les comparateurs de crédit immobilier ne pourront rien faire. Les contraintes réglementaires renforcées il y a une quinzaine d’années semblaient prédire ce scénario, mais furent rapidement oubliées. Cependant, avec la remontée des taux d’intérêt, la réalité pourrait bien rattraper ces estimations. La question cruciale demeure : la capacité des ménages à faire face à ces conditions transformées restera-t-elle intacte, ou assistons-nous à un « credit crunch » latent, prêt à se dévoiler ? Impact sur l’économie et les ménages Cette évolution vers une réduction du recours au crédit ne se limite pas à des statistiques froides. Elle pourrait avoir des répercussions majeures sur le quotidien des ménages. Une diminution de la disponibilité du crédit pourrait freiner la consommation, impacter le marché immobilier et mettre à l’épreuve la stabilité économique des foyers. Les autorités financières et les institutions devront être attentives à ces changements et chercher des moyens de stimuler la confiance des Français tout en maintenant l’intégrité du système financier. À retenir Malgré des chiffres en apparence rassurants, la Fédération bancaire française révèle une réalité préoccupante, avec seulement 43,4 % des foyers détenant un crédit en 2022. La chute drastique des crédits à la consommation, liée aux pratiques des banques, signale un ajustement majeur. L’émergence d’un "credit crunch" latent, accentué par la remontée des taux, soulève des inquiétudes quant à la capacité des ménages à faire face. Cette évolution pourrait avoir des répercussions significatives sur l’économie et la stabilité financière des foyers, nécessitant une vigilance accrue des autorités.