En 2023, le secteur immobilier affronte une crise sans précédent, marquée par une chute record des ventes et des prix. Les taux d'intérêt, ayant quadruplé en deux ans, ont sapé la vitalité du marché. Avec une baisse significative des ventes de logements anciens (-17 % sur un an) et une inflation persistante à 4 %, la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM) met en lumière une réalité préoccupante, signalant un revirement en faveur des acquéreurs. Une dynamique complexe La FNAIM souligne que l'année 2023 se conclura avec un record de baisse des ventes sur un an (-21 %, atteignant 885 000 ventes), et prévoit une accélération de la baisse des prix en 2024 pour redonner du pouvoir d'achat aux acheteurs. Le marché, qui a basculé d'une pénurie de biens à vendre à une pénurie de biens à louer, nécessite des mesures publiques pour faire face aux difficultés. ImportantQuant à la production de crédits, en baisse depuis juin 2022, elle atteint son niveau le plus bas en octobre 2023, impactée par la diminution des ventes et le recours réduit aux emprunts. Les taux des crédits immobiliers augmentent pour leur part, atteignant 3,48 % à fin octobre 2023, avec une hausse de 3 points depuis février 2022. Cette progression, associée aux règles restrictives du HCSF et à la sélectivité accrue des banques, crée un contexte difficile pour les primo-accédants. L'absence de portabilité des prêts immobiliers restreint par ailleurs la mobilité des propriétaires, entraînant une diminution prévue des ventes « de confort ». Recul persistant des ventes La chute rapide des ventes immobilières, amorcée dès septembre 2021, prend une ampleur plus prononcée au cours de l'année 2023. ImportantLes transactions, estimées à 955 000 sur une période de 12 mois jusqu'à fin août 2023, affichent une baisse significative de 17 % en comparaison annuelle. Les huit premiers mois de 2023 voient même une diminution de 21 % par rapport à la même période en 2022. La baisse des ventes s'accentue, particulièrement dans les régions Ouest et Nord, avec un effondrement marqué sur le marché du neuf, atteignant des niveaux inédits depuis 1995. Cependant, bien que les prix du neuf semblent stables en surface, des remises discrètes commencent à émerger. Cette diminution des ventes coïncide avec une baisse des prix depuis le début de 2023, motivée par la hausse des taux des crédits immobiliers depuis 2022. ImportantÀ l'échelle nationale, les prix affichent une baisse de 0,7 % au 1er novembre, touchant la plupart des zones, à l'exception des stations balnéaires qui résistent encore (+1,4 %). Paris et sa périphérie subissent les plus fortes dépréciations, tandis que d'autres agglomérations enregistrent également des diminutions, à l'exception des villes méditerranéennes. Cette tendance indique un rééquilibrage du marché en faveur des acheteurs. Malgré une baisse modeste des prix, la situation laisse entrevoir des ajustements plus significatifs à venir. A retenir La crise immobilière de 2023 est marquée par une chute record des ventes et des prix. Les taux d'intérêt ont quadruplé en deux ans, affectant le dynamisme du marché. La FNAIM prévoit une baisse historique des ventes de 21 % en 2023, atteignant 885 000 ventes, avec une accélération de la baisse des prix en 2024. L'INSEE anticipe pour sa part une croissance modérée du PIB. La chute des ventes, surtout dans l'Ouest et le Nord, coïncide avec une baisse des prix nationaux de 0,7 % au 1er novembre, signe d’un rééquilibrage en faveur des acheteurs.