Face à des taux immobiliers qui dépasse la barre des 4%, toutes durées de crédit confondues et des prix immobiliers toujours élevés les emprunteurs augmentent de plus en plus le montant de leur apport personnel pour avoir des chances de décrocher un prêt. Au point qu’en Ile-de-France, l’apport personnel moyen dépasse aujourd’hui les 270 000 euros. L’apport nécessaire pour obtenir un prêt immobilier est de plus en plus élevé. A en croire les données de Finance Conseil, communiquées à BFMTV, le montant moyen de l’apport personnel, soit l’argent qu’ils doivent apporter pour couvrir au moins les frais de notaire lors d’un achat immobilier, est passé à 72 000 euros. C’est 10 000 euros de plus qu’il y a un an. Accroître ses revenus pour parvenir à emprunter à des taux dépassant les 4% La hausse du montant d’apport personnel s’explique notamment par le niveau des taux d’emprunt. Car bien que les courtiers s’accordent à dire que ces taux commencent à se stabiliser, il faut rappeler qu’ils ont atteint des sommets. En même pas deux ans, sous l’impulsion de la Banque centrale européenne (BCE), ces taux ont été multipliés par quatre. Ils sont en effet passés d’environ 1,35% sur 25 ans en mars 2022, à 4,50% en novembre 2023 sur la même durée de prêt. Ces taux pèsent donc lourd sur la capacité d’emprunt des ménages. D’autant que l’endettement au-delà de 35% est proscrit par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). Alors, pour rester sous ce seuil, les emprunteurs n’ont d’autre choix que de viser des biens moins spacieux. Les Français ont perdu en moyenne 5m2 de surface à l’achat entre janvier et juin, dans les vingt plus grandes villes de l’Hexagone. D'après Finance Conseil, un ménage doit désormais gagner environ 5 300 euros par mois pour emprunter 300 000 euros, soit 1 000 euros de plus qu'il y a un an. Rehausser le montant de son apport personnel Dans ce contexte, les ménages doivent rehausser le montant de leur apport personnel, surtout s’ils veulent emprunter le moins possible et limiter le remboursement des intérêts. Selon les régions, l’apport personnel qu’ils mettent sur la table s’envole. C’est en Ile-de-France qu’il est le plus élevé, atteignant en moyenne 272 000 euros. Le plus souvent, seuls les secondo accédants peuvent mobiliser cette somme, grâce à plus-value obtenue qu’ils ont obtenu sur la vente de leur premier bien. En Auvergne-Rhône-Alpes, les emprunteurs placent la barre haute également, puisque l’apport moyen dépasse les 90 000 euros. Viennent ensuite la Bretagne, les Pays de la Loire et la Provence-Alpes-Côte d'Azur, où le montant d’apport oscille autour de 85 000 euros. Puis, ce dernier s’élève à environ 50 000 euros en Nouvelle Aquitaine et en Occitanie. Enfin, les Hauts-de-France connaissent la plus forte hausse de l’apport en un an, puisque celui-ci est passé en moyenne de 31 000 euros l’an passé à 76 000 euros en 2023. Dans ces conditions, il paraît bien compliqué pour les primo accédants, ceux qui achètent leur résidence principale pour la première fois, d’accéder au crédit. D’autant que selon l’Insee, l’inflation continue de stagner aux alentours des 5% sur un an, et que les prix de la pierre peinent encore à baisser. Il leur faudra donc s’armer de patience pour prétendre à la propriété, à moins de parvenir, pour les plus jeunes d’entre eux, à obtenir un prêt à 110% (sans apport).