La pandémie de Covid-19 a apporté son lot de bouleversements sur le marché de l’immobilier en France. Désormais, les professionnels du secteur sont à l’affut d’un nouveau tournant qui pourrait laisser entrevoir de nouvelles perspectives. Néanmoins, celles entrevues jusqu’ici ne sont que moyennement rassurantes. Une forte baisse du nombre de transactions est à prévoir. Des signaux contradictoires Le secteur de l’immobilier ancien est en proie à de nombreuses incertitudes, lesquelles se traduisent par des signaux contradictoires. ImportantAlors que les projections de la Fnaim restent optimistes et tablent sur 950 000 transactions pour l'année 2023, soit un niveau similaire à celui de 2018, ce chiffre masque en réalité une baisse de -15 % des ventes par rapport à 2022. En ce qui concerne les prix, bien qu’une tendance baissière ait été amorcée en février 2023, certaines villes comme Nice enregistrent toujours une augmentation notable de +4,2 %. Par conséquent, le marché ne semble pas subir de dépréciation significative. Hausse continue des taux d’emprunt Avec la rapide remontée des taux de crédit, décrocher un financement est devenu de plus en plus difficile. Le taux moyen a été multiplié par trois entre décembre 2021 et juin 2023, passant de 1,10 % à 3,45 %, ce qui a pour effet d’exclure de nombreux candidats potentiels. Les ajustements mensuels du taux d’usure procurent un soulagement temporaire, mais la production de crédits a diminué de -46,1 % en glissement annuel au premier semestre 2023. Baisse de l’attrait pour l’immobilier neuf Malgré le fait que l’acquisition d’un logement neuf dispense l’acheteur de frais de notaire, entre autres avantages, dernièrement, les professionnels du secteur ont constaté une baisse significative de l’engouement pour ce type de biens. La promotion immobilière s’essouffle, avec seulement 16 912 programmes commerciaux lancés au T1 2023, le plus bas depuis 2010. Les ventes aux investisseurs ont chuté de -52,3 %, les mises en vente ont reculé de -24,8 %, et les transactions portant sur des logements neufs ont diminué de -34,3 % par rapport à 2022. Parallèlement, les prix ont augmenté alors que l’attractivité s’est tassée. Des perspectives encourageantes L’assouplissement des critères d’octroi de crédits par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) autorise 30 % de dérogations pour les banques depuis juillet 2023. Les mesures correctrices peuvent être appliquées pendant deux trimestres. ImportantSur le marché immobilier ancien, les prix des biens énergivores diminuent en prévision des interdictions de location, offrant une opportunité aux ménages. Le dispositif MaPrimeRénov' prend en charge jusqu’à 100 % des coûts de rénovation énergétique pour les ménages modestes, tandis que 40 % des coûts sont couverts pour les plus aisés. Malgré les conclusions décevantes du Conseil national de la refondation logement pour l’immobilier neuf, l’arrivée d’un ministre exclusivement dédié au logement peut signaler un changement de cap. À retenir Le marché immobilier est actuellement en proie à l’incertitude, avec des signaux contradictoires dans le secteur ancien où les ventes pourraient chuter de -15 %. Les prix amorcent une baisse depuis février 2023, bien que certaines villes comme Nice continuent de résister et affichent même une hausse notable de +4,2 %. Les taux d’emprunt poursuivent leur remontée, atteignant 3,45 % en juin 2023, tandis que la production de crédits a fondu de -46,1 % en glissement annuel. L’immobilier neuf se dégrade avec peu de programmes lancés et une diminution des ventes. L’assouplissement des critères d’octroi de crédits suscite un certain optimisme.