Entre une inflation toujours élevée, et des taux qui ne cessent de grimper, les acheteurs ne se bousculent pas sur le marché de l’immobilier. Cette baisse du nombre de transactions enregistrée depuis quelques mois par les notaires pourrait pousser les vendeurs à revoir leurs prix. Une chute vertigineuse des ventes. D’après la dernière note de conjoncture des notaires de France du 25 juillet, le nombre de transactions immobilières recensé en mai 2023, sur les 12 mois précédents, ne s’élève qu’à 1,029 million, contre 1,177 million en mai 2022. “Soit une chute de plus de 12% !”, souligne le site Capital.fr. Une inflation galopante qui freine les acheteurs... Les raisons de cette dégringolade des ventes sont bien identifiées par les notaires. “La détérioration des volumes est à relier directement au contexte inflationniste”, expliquent-ils. En effet, la hausse des prix à la consommation a été forte depuis fin 2021, pour atteindre 6,2 % en France en octobre et novembre 2022 selon l’indice des prix à la consommation (IPC) mesuré par l’Insee. Si bien qu’”un tel niveau d’inflation n’avait pas été observé depuis les années 1980”, observe la Banque de France. Puis, durant les 5 premiers mois de l’année 2023, malgré un ralentissement, l’inflation est restée élevée. Sur un an, les prix à la consommation ont ainsi augmenté de 5,1 % en mai 2023, d’après l’Insee. … Cumulée à une hausse des taux rapide et brutale Par ailleurs, la chute des transactions immobilières s’explique également par “la hausse marquée et rapide des taux d’intérêt”, selon les notaires de France. En effet, alors qu’au 30 mai 2022, le taux moyen constaté par les courtiers pour les prêts les plus longs était de 1,68%, il est passé un an plus tard à 3,60%. Et depuis mi-juillet, il a même dépassé la barre symbolique des 4%. Pour comparaison, entre le 30 mai 2021 et le 30 mai 2022, ce taux n’avait progressé que de 1,26% à 1,68%. “À revenu égal, les emprunteurs perdent alors mécaniquement une part très importante de pouvoir d’achat”, explique Capital. La fin d’un “âge d’or” des transactions immobilières Un autre phénomène peut, encore, justifier les baisses des ventes enregistrées de mai 2022 à mai 2023, par rapport à l’année précédente. C’est la fin de ce que les notaires appellent un “âge d’or” des transactions immobilières. Entre 2021 et 2022, les ventes ont en effet été boostées suite aux confinements successifs liés à la crise du Covid-19 set à la généralisation du télétravail. Des évènements qui ont donné l’envie à de nombreux acheteurs d’investir, lorsqu’ils le pouvaient, dans des biens dotés d’un jardin, d’un balcon ou d’une terrasse. Un boom du marché de l’immobilier, qui a eu pour effet de faire grimper les prix des logements. Une baisse des ventes à relativiser Alors certes, comparé à cette période faste, le nombre de transactions immobilières a peu à peu chuté depuis le printemps 2022. Ce qui pourrait contraindre les vendeurs à baisser leurs prix dans les mois à venir pour que leurs biens trouvent preneurs. Les notaires estiment ainsi que la baisse des ventes devrait s’accentuer au second semestre de l’année 2023. Toutefois, le nombre de ventes reste toujours élevé. Celui-ci n’a jamais dépassé la barre du million du début des années 2000 jusqu’en 2019. Il se situait généralement dans une tranche comprise entre 700 000 et 900 000 transactions.