La politique du taux bas de la BCE et la rude concurrence entre les banques ont fait que le marché du crédit immobilier a littéralement explosé l’année dernière. La conjoncture du début d’année 2020 laissait présager le même scénario, sauf que vers la mi-mars, le coronavirus est passé par là et le marché a été brutalement stoppé dans son élan. Après la chute des taux, celle des prêts En 2019, les taux immobiliers ont fondu comme neige au soleil. Des planchers historiques ont été atteints et, de mémoire, les conditions de prêt n’ont jamais été aussi avantageuses. Les emprunteurs en ont été bien conscients et le nombre de transactions immobilières a battu des records en France (la barre du million largement franchie). Lors des deux premiers mois de cette année, le vent soufflait dans la même direction et les analystes s’accordaient tous à dire que les taux historiquement bas vont encore être d’actualité, et ce, malgré les recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HCSF), lequel appelait à un durcissement des conditions d’octroi de crédit pour ralentir l’endettement des ménages. Un virus a tout bloqué Finalement, ce ne fut pas l’initiative du HCSF – en vigueur depuis la fin de l’année dernière – qui a freiné la dynamique du marché immobilier et de l’emprunt. L’arrêt a été l’œuvre d’un être microscopique qui a fait vaciller, à lui seul, toute l’économie mondiale. Le coronavirus a contraint les pays du monde entier, y compris la France, à tout arrêter. Le confinement a donc fermé le robinet des prêts immobiliers. Important Dès le mois de mars, il a été constaté une baisse de -13,9 % du volume de crédits nouvellement octroyés, par rapport à l’année dernière à la même période. Lors du confinement, le courtier immobilier s’est retrouvé, comme bon nombre de travailleurs, au chômage partiel puisque les banques ont suspendu le traitement des nouvelles demandes de prêt. Le marché de l’immobilier dans l’incertitude Il apparait aujourd’hui certain que le marché immobilier connaitra cette année un net recul. Reste à savoir l’ampleur de ce repli. Les nouvelles conditions d’octroi fixées par les organismes de financement, mais également le comportement des porteurs de projet vont conditionner la nouvelle dynamique du marché. Beaucoup de ménages ont affirmé, au sortir du confinement, vouloir déménager vers des résidences plus spacieuses (dans l’idéal, une maison avec un jardin). Mais leur capacité d’emprunt risque de ne pas être suffisante pour un tel projet, si le durcissement des conditions se confirme.