Malgré la reprise de l’activité sur le marché du logement, les agences immobilières restent vulnérables. Selon la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), à cause de la crise sanitaire, 3 000 de ses adhérents sont en difficulté. En conséquence, quelque 20 000 emplois risquent de disparaître. Baisse de 15 à 30 % du CA 2020 attendu, 20 000 emplois menacés Les huit semaines de confinement ont fait chuter le nombre de transactions immobilières de 80 %, déclare la FNAIM. Malgré la reprise le 11 mai, et bien que l’impact exact du confinement sur les prix et les volumes ne soit pas encore connu, tous les professionnels se montrent pessimistes. Ils s’attendent ainsi à un recul marqué des performances du marché après des années de hausse ininterrompue. Un sondage de la première organisation professionnelle de l’immobilier en France et en Europe livre des conclusions alarmantes. Important La plupart de ses agences adhérentes anticipent une baisse de l’ordre de 15 à 30 % de leurs revenus pour 2020, à cause d’une baisse de 21 % des contrats conclus. Or, la FNAIM pense qu’il leur sera impossible de rattraper le retard par rapport à leurs objectifs. Au moment de la reprise, le niveau de trésorerie disponible dans 20 % des agences était inférieur à un mois. 18 % des entreprises comptant deux salariés ou plus pourraient se séparer d’une partie de leur personnel. La Fédération évoque en conséquence un Risque de perte de 3 000 agences et 20 000 salariés Pour l’ensemble du secteur, contre 2 500 et 17 000 respectivement lors de la crise de 2008. Impact inégal selon les spécialités des agences Une analyse plus approfondie des résultats de l’étude montre un impact contrasté sur les agences en fonction de leur spécialité. Par exemple, 33 % de celles dont la location saisonnière est la principale activité annoncent une chute de leur chiffre d’affaires de 30 % pour l’exercice 2020. Pour 25 %, le taux de baisse pourrait même atteindre 40 %. Celles spécialisées dans la transaction aussi peinent à se remettre du choc du confinement. Le nombre d’actes conclu a diminué de 150 000 unités par rapport à son niveau de la même période l’an dernier, ce qui représente une contraction de 80 %. Seules les agences qui proposent des services de gestion locative tirent leur épingle du jeu, 43 % d’entre elles ressentant une amélioration par rapport à l’avant-crise, contre 42 % évoquant une stabilité. Comme les agences, les courtiers immobiliers s’attendent à des résultats 2020 en net repli par rapport à un cru 2019 exceptionnel. La remontée des prix et le durcissement des conditions d’obtention de crédit privent en effet une bonne partie des primo-accédants d’accès au marché.