Ces dernières années, le marché immobilier, que ce soit dans l’ancien ou dans le neuf, qu’il s’agisse de logement collectif ou de maison individuelle, a connu un dynamisme jamais vu auparavant. Des records ont même été battus. Mais en interprétant les signes qui commencent à se manifester, la situation idyllique – pour les acheteurs en tout cas – pourrait bientôt toucher à sa fin. Le niveau bas des taux pourrait s’avérer illusoire Dans les faits, pour atteindre leur volume annuel de crédits à produire et pour rester compétitifs, les établissements bancaires se sont évertués à réduire les taux d’emprunt au cours des quatre dernières années. La tendance baissière s’est poursuivie jusqu’à arriver un seuil jamais atteint : les taux n’ont été aussi faibles, toutes durées confondues. Et la stratégie a porté ses fruits, puisque de nombreux particuliers se sont décidés à concrétiser leur projet immobilier. Toutes les conditions semblaient être réunies pour obtenir un taux crédit immobilier intéressant. Toutefois, rares sont ceux qui ont tenu compte de l’inflation. Or, il s’agit d’un détail qui a son importance. Comme le taux d’inflation n’a pas flambé comme le présageaient les observateurs (il a même baissé), le taux réel des crédits est devenu plus conséquent, même si sa répercussion sur les emprunteurs ne se faisait sentir que de manière abstraite. Important En ce début d’année, le taux réel, c’est-à-dire le taux nominal minoré du taux d’inflation, présente même une valeur positive, signe que l’emprunteur paie son crédit beaucoup plus cher qu’il ne pense. L’allongement de la durée du crédit est également préjudiciable S’il est accueilli favorablement par les emprunteurs, l’allongement de la durée du crédit a tendance à inquiéter les spécialistes du secteur. Selon eux, des durées aussi longues (là aussi, du jamais vu auparavant) peuvent nuire aux établissements prêteurs et, à plus forte raison, au marché. Pour l’heure, les emprunteurs se frottent encore les mains étant donné que les conditions leur sont toujours profitables. Pour preuve, le nombre de primo-accédants et de foyers modestes ayant concrétisé leur projet immobilier a augmenté de manière spectaculaire. Et en dépit des inquiétudes des spécialistes, les banques continuent de chouchouter leurs clients, notamment ceux qui présentent les « meilleurs profils ».