Pour attirer les clients et continuer à financer leurs projets immobiliers, les banques ont revu leurs conditions d’attribution des crédits immobiliers, nous indique un rapport récent de la Banque de France. Cet assouplissement fait écho aux critères d’octroi exceptionnels déjà vus en 2007, soit des mesures jamais vues depuis plus de 10 ans ! Une hausse des prix qui n’est pas sans conséquence La semaine du 20 juin, la Banque de France a publié un rapport qui confirme les récentes évolutions bancaires dans le cadre d’une baisse des taux des crédits immobiliers qui n’en finit pas. Car les propriétaires sont de plus en plus nombreux, grâce à des conditions de crédit exceptionnelles, et malgré une hausse des prix dans les grandes agglomérations. Des banques ouvertes aux négociations En effet, la hausse des prix oblige les Français à s’endetter sur un délai plus long qu’auparavant. D’ailleurs, en moyenne, ces derniers se sont endettés sur un peu moins de 20 ans en 2018, un chiffre qui n’avait été atteint qu’il y a 10 ans, en 2008. Ainsi, le montant moyen des prêts n’a fait qu’augmenter depuis quelques années ! Si en 2009, les Français empruntaient à hauteur de 110 000 euros, ils demandent autour de 170 000 euros aux banques aujourd’hui. Si les prix ont augmenté, les foyers doivent également accroître leurs efforts. Le rapport entre les charges des emprunteurs et leurs revenus perçus, appelé aussi taux d’effort, est d’environ 30% en 2019, et témoigne de l’engagement des Français dans le cadre d’un crédit immobilier. Pourtant, les taux bas allègent finalement les charges des futurs propriétaires, et permettent de dynamiser le marché de l’immobilier. Et les banques favorisent ce phénomène en étant très enclines à renégocier des taux déjà très concurrentiels… Des risques contenus Malgré les négociations possibles avec les établissements bancaires, et les taux bas qui encouragent les crédits immobiliers, les charges restent lourdes pour les emprunteurs. En moyenne, il leur faut 5,2 ans pour rembourser leur prêt immobilier avec leurs revenus perçus, et le taux d’endettement n’a jamais été aussi élevé depuis le début des années 2000. Dans cette conjoncture, assouplir sans cesse les critères d’attribution des crédits peut être risqué, et l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution ainsi que la Banque de France appellent à une certaine vigilance. Deux fois déjà, ces autorités qui contrôlent la stabilité financière ont suggéré aux banques de mettre plus de fonds propres face aux emprunts accordés. ImportantPourtant, malgré des aléas intrinsèques aux opérations de crédit, les risques semblent contenus. D’une part, de nombreux emprunteurs sont déjà propriétaires et peuvent utiliser leurs revenus conséquents pour rembourser leurs crédits. D’autre part, la plupart des prêts sont octroyés à taux fixe, ce qui empêche une augmentation des taux d’intérêt. Les futurs propriétaires risquent peu d’avoir le couteau sous la gorge et de faire faux bond à leur banque dans ce contexte. Enfin, il ne faut pas oublier que les banques sont toujours bien couvertes contre les limites de leurs emprunteurs. Si elles assouplissent leurs critères, elles demeurent bien fidèles aux nécessités qui leur incombent. Cependant, dans un contexte très concurrentiel pour les établissements bancaires, négocier les taux de crédit et les conditions d’emprunt peuvent permettre à chacun de faire baisser le coût de son crédit, et il faut en profiter !