Malgré la hausse des taux et le resserrement des conditions d’accès au crédit, les primo-accédants conservent une place de choix sur le marché immobilier. Selon les données fournies par la Banque de France, en juillet, ces profils ont bénéficié de près de 50 % des prêts consentis pour l’achat de résidences principales, confirmant une tendance observée au cours des mois précédents. Les primo-accédants favorisés par les banques Le marché immobilier actuel présente des défis majeurs pour les jeunes qui veulent acheter leur première résidence principale : des taux d’intérêt en hausse ; des prix qui tardent à baisser ; des exigences accrues en matière d’apport personnel. Cette situation pourrait sembler pénalisante pour ces candidats à l’accession à la propriété. D’une part, ils ne peuvent pas compter sur la vente précédente d’un bien pour réduire leur prêt bancaire. D’autre part, étant en début de carrière, ils n’ont pas eu le temps de se constituer une épargne considérable. Pourtant, les banques favorisent les primo-accédants et les considèrent même comme leurs meilleurs clients d’un point de vue commercial. En effet, ils s’engagent pour de nombreuses années, et vont traverser plusieurs changements dans leur vie qui vont les inciter à souscrire différents produits financiers : l’indispensable assurance emprunteur de leur crédit immobilier, des assurances habitation et auto, des crédits à la consommation. De plus, ils pourront avoir des besoins bancaires croissants, comme l’ouverture de comptes pour leur future progéniture. En revanche, les secundo-accédants, qui souhaitent vendre leur logement actuel pour en acheter un nouveau, peuvent poser des défis plus importants pour les banques. À moins de disposer de fonds importants issus de la cession de leur précédent bien, ou d’avoir déjà signé un compromis de vente, la plupart d’entre eux doivent avoir recours à des prêts relais. L’importance de l’apport personnel Pour autant, même parmi les primo-accédants, tous ne bénéficient pas de conditions attractives dans ce contexte de hausse des taux. Certains compensent en apportant plus de fonds personnels, notamment grâce au soutien financier de leurs parents. D’autres peuvent être contraints de réduire leurs attentes en se rabattant sur un bien plus petit et/ou moins bien situé, voire d’abandonner leur projet d’achat. Résultat, même si la part de cette catégorie d’emprunteurs reste stable sur la production totale de crédits à l’habitat, bon nombre d’entre eux sont concernés par la multiplication des refus de financement. Et parmi les ménages modestes se lançant dans une première accession, la proportion de ceux ayant un revenu annuel inférieur à 30 000 euros est tombée à seulement 15 %, contre 23 % en mars 2022. A retenir Malgré des taux en hausse et des exigences plus strictes, les primo-accédants restent présents sur le marché immobilier. Les banques privilégient les primo-accédants, considérés comme des clients attrayants, en raison de besoins financiers croissants. Les secundo-accédants doivent souvent se tourner vers les prêts relais. Certains primo-accédants peuvent compenser la hausse des taux par un apport personnel plus élevé, tandis que d’autres doivent réduire leurs attentes ou abandonner leur projet.