Malgré un printemps de l’immobilier morose, quelques villes moyennes continuent de voir leurs prix augmenter de plus de 4% ces trois derniers mois. Une différence de taille avec certaines grandes agglomérations telles que Lyon ou Bordeaux, et les zones rurales. Dans l’immobilier, le printemps rime souvent avec une forte activité. Les ventes y sont légion, et les prix ont tendance à grimper, après une saison hivernale souvent morose. Pourtant cette année, de nombreuses villes, “ont atteint un plafond de verre” en mai, affirme au Parisien Thomas Lefebvre, directeur scientifique chez Meilleurs Agents. Bordeaux, Lyon, Paris... Des prix qui baissent au printemps En effet, selon le dernier baromètre de l’immobilier publié par le site d’estimation immobilière, les prix à Bordeaux, Lyon et Paris ont respectivement baissé de 2,6%, 1,9% et 1% sur les trois derniers mois. Seul le mois de mai montre un léger mieux, puisqu’à Bordeaux et Lyon par exemple, les prix ne diminuent que de 0,5% et 0,4%. Est-ce la preuve d’un délaissement des agglomérations pour les zones rurales ? Pas vraiment. Car si ces dernières ne voient pas leurs prix reculer, ils n’augmentent pas non plus, ou très peu : +0,8% au mois de mai, contre +0,3% sur le même mois dans les dix plus grandes villes de France, selon le baromètre. Dans les deux cas, “c’est si faible qu’il s’agit plutôt d’une stabilisation des prix”, estime Le Parisien. Des hausses de prix à Toulon, Caen, Aix-en-Provence et Grenoble Finalement, il n’y a donc que dans certaines villes moyennes qu’il existe une certaine saisonnalité du marché immobilier cette année. En effet, « les villes moyennes [...] continuent d’enregistrer des hausses de prix » sur les trois derniers mois, selon Thomas Lefebvre. C’est notamment le cas de Toulon (Var), Caen (Calvados), Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) et Grenoble (Isère), qui voient leurs tarifs afficher une progression supérieure à 4%. Soit +4,5% à Toulon, +4,3% à Caen et Aix-en-Provence et 4,1% à Grenoble. Un prix moyen au mètre carré qui se stabilise Insuffisant, toutefois, pour que le prix moyen du mètre carré (3 175 euros/m2 en mai), s’accroisse au printemps, comme c’est le cas habituellement. Car a contrario, des villes comme Nîmes (Gard) et Besançon (Doubs) ont vu leurs prix baisser de 4,6% sur les trois derniers mois, et de 4,5% à Reims (Marne). “Même le cru 2022 pourtant mollasson avait fait mieux”, constatent les experts de Meilleurs agents. Car au printemps dernier, les prix avaient enregistré une hausse de 2,6% pour l'ensemble du territoire, de 2,9% pour les villes du “Top 50” et de 2,2% pour les zones rurales. Le printemps immobilier version 2023 fait donc grise mine par rapport aux éditions précédentes. La faute, notamment, à des prix qui, s’ils n’augmentent pas, se stabilisent à des niveaux élevés. Et à des taux de crédit qui, de leur côté, continuent de flamber, et qui pourraient dépasser la barre des 4% cet été pour les emprunts les plus longs.