Le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, qui est l’une des principales mesures de la réforme des retraites en cours, aura un impact sur les prêts immobiliers et l’assurance emprunteur. D’après un acteur majeur du marché, le changement va augmenter le montant des revenus professionnels considérés par les banques pour l’étude du dossier de crédit. Cependant, l’augmentation de la durée d’activité risque d’entraîner une hausse de la sinistralité du côté des assureurs. Une base de revenus potentiellement plus élevée, mais pas d’effet sur les garanties d’assurance Le projet de réforme des retraites prévoit de repousser l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans. Si l’article correspondant est voté par les deux chambres, Important Le changement pourrait profiter aux souscripteurs d’un prêt immobilier, alors que les conditions d’octroi se sont considérablement durcies ces derniers mois. En raison de l’augmentation de la durée de travail, les banques pourront prendre en compte deux années de revenus en plus lors de l’évaluation d’un dossier de prêt. En outre, un départ à la retraite plus tardif décale d’autant la diminution des ressources du demandeur, ce qui se traduira par une légère amélioration de son pouvoir d’achat. Les professionnels n’anticipent en revanche aucune conséquence du passage de l’âge minimum d’ouverture des droits à la retraite sur les garanties de l’assurance emprunteur. Car pour rappel, les garanties incapacité de travail et invalidité ne sont actuellement prises en charge que jusqu’à l’âge de 65 ans, c’est-à-dire à la date de prise d’effet de la retraite. Toutefois, certains assureurs accordent leur protection jusqu’à 71 ans aux assurés qui continuent de toucher un revenu d’activité professionnelle salariée ou indépendante. Risque de hausse des tarifs en lien avec une hausse de la sinistralité Un aspect est susceptible de pénaliser ceux qui recourent au crédit pour financer une acquisition immobilière. En effet, deux années de plus à couvrir pour les arrêts de travail vont peser sur la sinistralité. Pour l’heure, le faible nombre de Français encore en emploi entre 62 et 65 ans limite les sinistres à indemniser pour les compagnies d’assurance. Mais d’ici 2030, cette population pourrait être nettement plus importante si l’âge légal est fixé à 64 ans, et celui du taux plein automatique sans décote, à 67 ans. Important Or, qui dit taux de sinistralité plus élevé sur les crédits remboursés au-delà de 62 ans, dit surcoût pour les assureurs. Un surcoût que ces derniers vont très probablement répercuter sur les primes, à hauteur de 2 % à 5 %. Selon les acteurs du marché, C’est le seul moyen pour les assureurs d’éviter de rogner sur leur marge technique. Les assureurs indépendants sont les principaux concernés, À en croire les experts. En effet, afin d’être compétitifs par rapport aux bancassureurs, ils restreignent leurs marges. Les grands groupes bancaires et d’assurances disposeraient ainsi d’un nouveau levier dans la guerre des prix, puisque des marges confortables leur donnent toute latitude pour proposer des tarifs attractifs. Les emprunteurs seraient les grands perdants, alors que la réglementation a encore évolué en 2022 avec la loi Lemoine pour faciliter le recours à une assurance alternative. À retenir La réforme des retraites, qui prévoit un report de l’âge légal à 64 ans, pourrait avoir un impact sur les prêts immobiliers et de l’assurance emprunteur. Les banques pourront prendre en compte deux années de revenus supplémentaires, permettant une amélioration du pouvoir d’achat des souscripteurs de crédits immobiliers. L’augmentation de la durée de travail risque d’entraîner une hausse de la sinistralité du côté des assureurs, avec une hausse des primes.