Au cours de la précédente décennie, l’immobilier parisien a connu une évolution hors normes par rapport au reste du pays. Aujourd’hui, bien que toujours considéré comme unique, le marché connaît un ralentissement causé par la crise du Covid-19. Aussi bien les volumes que les prix sont orientés à la baisse depuis quelques mois. Les acheteurs immobiliers boudent la capitale Depuis la crise sanitaire, les clients étrangers se font plus rares à Paris. De plus, après le confinement, et avec le maintien du télétravail pour une partie des salariés, bon nombre de familles délaissent la capitale au profit de la grande couronne et de certaines villes moyennes de province où ils peuvent accéder à une maison avec un espace extérieur. Important Cet éloignement se traduit ainsi par une dégringolade des ventes de biens de grande superficie. Les taux des prêts immobiliers, toujours proches de seuils historiques en ce dernier trimestre après un sursaut en sortie de confinement, contribuent à l’exode. En effet, grâce à une capacité d’emprunt accrue, les ménages peuvent s’offrir une propriété plus vaste au-delà du périphérique quand il leur faudrait se contenter d’un petit appartement intra-muros. Aux taux faibles s’ajoutent les aides à l’accession comme le prêt à taux zéro, qui finance une partie de l’opération et réduit ainsi le coût total du prêt. Important Les emprunteurs qui disposent de revenus confortables et qui sont en mesure de fournir un apport personnel conséquent peuvent même obtenir des décotes non négligeables auprès des banques. Ces profils sont d’autant plus appréciés que la production des établissements prêteurs a chuté à cause des recommandations du HCSF concernant l’octroi de crédit immobilier. Car avec une durée de remboursement limitée à 25 ans et un plafond d’endettement de 33 %, les refus pour les acquéreurs modestes deviennent courants. La moyenne des prix de retour en dessous de 10 000 euros Ce désamour pour la pierre parisienne a entraîné une diminution marquée des transactions après la frénésie des dernières années et un cru 2019 exceptionnel. Selon les professionnels du marché, L’allègement de la tension immobilière dans la Ville Lumière est notable. En matière de prix aussi, la tendance est à la décrue, alors que la moyenne avait franchi le cap symbolique des 10 000 euros au mètre carré l’an passé. Le dernier baromètre LPI-SeLoger annonce Un repli de 4,2 % au cours du précédent trimestre, Ramenant le prix moyen sous la barre des 10 000 euros. Quelques courtiers estiment qu’il se situe actuellement à 10 500 euros, avec de fortes disparités entre les arrondissements. Mais la plupart d’entre eux excluent désormais l’hypothèse de l’atteinte des 11 000 euros d’ici fin décembre.