La forte baisse des OAT ne semble pas avoir un impact sur les taux d’intérêt immobiliers : ceux-ci ont même légèrement progressé d’après le rapport d’un spécialiste du secteur. Outre cela, se référant aux recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière, les banques commencent à adopter une politique commerciale plus exclusive, pénalisant certains profils d’emprunteurs comme les primo-accédants et les investisseurs. Absence de réelle concurrence entre les organismes de crédit Les professionnels constatent en ce moment une absence de réelle concurrence entre les banques. Pour un crédit sur 25 ans, le taux moyen s’établit à 1,45 %, mais il est possible de souscrire un prêt immobilier à un taux de 1,05 % sur cette durée. Pour les crédits de plus courte durée, les meilleurs dossiers peuvent toujours bénéficier des taux au-dessus de 1 % : 0,46 % sur 10 ans ; 0,66 % sur 15 ans ; 0,81 % sur 20 ans. En faisant remonter les taux, les banques espèrent mieux rentabiliser leur activité de prêt. Important Néanmoins, les professionnels du secteur anticipent déjà une baisse de la production : le durcissement des conditions d’octroi exclut certains profils d’emprunteur, en particulier ceux qui souhaitent investir dans le locatif et les primo-accédants. Affaiblissement des capacités d’emprunt des investisseurs et des primo-accédants Suite aux recommandations du HCSF, les banques refusent de prêter à ceux qui veulent investir dans le locatif avec un taux d’effort dépassant le plafond de 33 %. Outre cela, il n’est plus question d’utiliser la méthode par différentiel pour le calcul de ce taux. Le resserrement des conditions de crédit touche également les primo-accédants. Ces derniers devraient fournir un apport personnel plus conséquent s’ils souhaitent voir leurs demandes de financement aboutir, et ils ne peuvent plus emprunter sur une durée au-delà de 25 ans. Tout ceci implique un refus systématique de certains dossiers qui auraient été acceptés sans difficulté en 2019, et il va sans dire que cette situation aura des impacts négatifs sur le dynamisme du marché immobilier. Les observateurs espèrent toutefois un changement du comportement des banques d’ici quelques mois.