Chaque année, quelque 10 000 Parisiens quittent leur ville, faute de pouvoir continuer à payer un loyer en hausse ou acheter un logement à la portée de leur bourse. La moyenne des prix au mètre carré dans la capitale a franchi le cap des 10 000 euros à l’été 2019 et atteint 50 000 euros pour les biens d’exception. Un prix que ne rebute pas les étrangers, de plus en plus nombreux à acheter à Paris. Hausse de 25 % des prix moyens en 5 ans L’envolée des prix de l’immobilier concerne la plupart des grandes agglomérations de l’Hexagone, mais Paris se distingue par une progression hors normes. Les notaires du Grand Paris révèlent qu’au cours des cinq dernières années, Les prix dans tous les arrondissements ont enregistré une croissance de près de 25 %, avec un pic de 31 % dans le 18e. Estimé à 9 300 euros actuellement, il y a trois ans, le mètre y coûtait encore 7 700 euros en moyenne, ce qui en faisait l’un des trois arrondissements les plus abordables de la capitale. Cette hausse s’explique par le déplacement des personnes vers les quartiers moins chers de l’est, le centre et l’ouest étant désormais hors de prix. Sauf que des centaines de ménages ont adopté la même stratégie, entraînant un enchérissement des logements. Les biens de bonne facture, bien desservis par les transports en commun, proches des commerces, et si possible, jouissant d’un panorama sur Montmartre, se négocient aujourd’hui à 10 000 euros le mètre carré, au minimum. Déménagement vers la banlieue et la province En cinq ans, sur 20 arrondissements, le nombre de ceux où les prix moyens n’ont pas encore franchi la barre des 9 000 euros est passé de 12 à seulement 2. Et la tendance ne semble pas près de s’inverser. D’ores et déjà, pour cette année, les notaires prévoient une nouvelle progression de 7 %. Important Pour devenir propriétaires, des milliers de Parisiens renoncent à habiter intra-muros. L’idée est de s’offrir une maison ou un appartement plus spacieux avec un budget moins élevé, surtout pour ceux qui doivent recourir aux crédits immobiliers pour boucler leur plan de financement, c’est-à-dire la majorité. Certains se tournent vers d’autres communes d’Île-de-France où les biens s’apprécient progressivement à l’approche des Jeux olympiques de 2024 et du développement du Grand Paris. D’autres osent les régions proches, notamment dans l’ouest, la LGV permettant une liaison très rapide avec la Ville Lumière. Enfin, ils sont de plus en plus nombreux à changer carrément de ville. D’après le récent palmarès établi par Le Figaro Magazine, Les familles se disent heureuses de vivre à Bordeaux, Toulouse et Lyon, quand Paris ne reste que de justesse dans le top 10.