Le confinement touche bientôt à sa fin et les banques s’apprêtent à relancer leur activité de crédits. Mais la donne va changer pour les emprunteurs. Contrairement à l’année dernière, les banques vont certainement resserrer leurs conditions d’octroi, tel que préconisé par le Haut conseil de stabilité financière. Ceci pourrait se traduire, entre autres, par une hausse des taux. Les banques prennent davantage de précautions D’une manière ou d’une autre, la crise sanitaire et la paralysie des activités qu’elle a engendrée ont eu un impact financier important pour les banques, lesquelles n’étaient déjà pas très bien portantes l’année dernière. En 2019, la politique du taux bas et la forte concurrence ont grandement rogné la rentabilité des établissements bancaires. Aujourd’hui, à l’aube de la sortie de confinement, la préoccupation est toute autre. La vive concurrence pourrait bien laisser place à un accroissement de la demande de crédits immobiliers. Mais le confinement a concerné tout le monde, y compris les candidats à l’acquisition. Important Les banques s’exposent donc à de plus grands risques d’insolvabilité de la part d’emprunteurs qui ont vu leurs revenus diminuer de manière significative. Et nombreux sont ceux qui ont un crédit en cours et qui sont frappés de chômage partiel. Pour limiter la casse, les banques acceptent aujourd’hui de durcir les conditions de prêt. Non seulement elles ont commencé à hausser les taux (+ 0,25 % en avril), mais elles s’accordent aussi un délai plus long pour étudier les demandes de crédit. Désormais, le porteur de projet doit attendre environ une vingtaine de jours avant d’obtenir une réponse de la part de sa banque. Autre précaution prise, la mise en application des recommandations du HCSF ; un brusque changement de cap puisque bon nombre des organismes de crédit qualifiaient ces mesures d’excessives, au moment où elles ont été émises. Un moment inopportun pour renégocier Avec ces nouvelles dispositions, il apparait évident que les emprunteurs qui sont déjà en cours de remboursement n’ont pas grand intérêt à procéder à une renégociation de prêt immobilier. Soucieuses de préserver leur marge, les banques ne devraient pas être disposées à se montrer conciliantes, du moins, pas avant que la situation économique ait retrouvé un semblant de normalité.