Depuis le début du confinement, le marché immobilier est quasiment à l’arrêt. Dans ce contexte, beaucoup s’attendaient à la stabilité, voire à une baisse des taux de crédit logement afin de relancer l’activité. Pourtant, et en dépit du maintien de la politique monétaire incitative de la BCE, certaines banques ont relevé leurs barèmes pour le mois d’avril. Légère remontée des taux immobiliers chez certaines banques Pour soutenir l’économie de la zone euro en stimulant la consommation des ménages et en aidant les entreprises à rester à flot, la Banque Centrale Européenne (BCE) continue à fournir des liquidités très bon marché aux banques. L’objectif est d’encourager ces dernières à accorder des prêts à des conditions attractives aux différents acteurs économiques. Cet appel ne semble pas avoir été entendu. Important En effet, les taux de prêts immobiliers proposés par certaines enseignes en avril affichent une hausse comprise entre 0,05 et 0,4 point, quels que soient le profil d’emprunteur et la maturité choisie. Ce changement de politique est probablement dû au bouleversement des priorités des banques. Car avec le confinement, elles sont contraintes de réduire considérablement leurs effectifs tout en maintenant autant que possible leurs services clés. Les conseillers se focalisent sur les demandes de financement des professionnels et des entreprises. S’agissant des particuliers, seuls les dossiers en cours de finalisation sont traités. Par conséquent, les délais d’attente s’allongent pour les candidats à l’accession et les actuels propriétaires souhaitant une renégociation de leur prêt immobilier. De plus, elles doivent composer avec les préconisations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) qui réclame un durcissement des conditions d’octroi de crédits à l’habitat : strict respect du plafond d’endettement à 33 %, interdiction des emprunts de plus de 25 ans. Des mesures pour protéger et soutenir les emprunteurs immobiliers Pour éviter de mauvaises surprises, les experts en immobilier recommandent aux Français ayant un projet immobilier de Négocier des conditions suspensives d’obtention de prêt à 90 jours lors de la signature du compromis de vente. Pour renforcer la protection des acheteurs, le délai de rétractation n’est plus limité à 10 jours. Jusqu’à ce que l’état d’urgence sanitaire soit levé, les personnes qui signent un compromis ou qui se situaient dans le délai légal de rétraction avant la crise bénéficient de cette disposition. Les ménages qui rencontrent des difficultés pour rembourser leur crédit en cours peuvent alléger le poids de leurs échéances sur leur budget mensuel, sous réserve que de telles clauses soient prévues dans le contrat. Ils peuvent moduler leurs mensualités à la baisse, ce qui entraîne néanmoins un allongement de la durée et augmente le coût total du prêt. Il est également possible de suspendre temporairement le remboursement du capital, voire du capital et des intérêts. Enfin, faire racheter son prêt par un établissement concurrent est une option à considérer pour profiter de conditions plus intéressantes, mais là encore, la durée étendue majore le montant total.