Les chiffres du secteur immobilier français semblent contradictoires. Alors que le nombre de compromis de vente accuse un net repli en rythme annuel, les prix des biens anciens et neufs mis sur le marché continuent de flamber. Cette situation est synonyme d’un accès plus difficile à la propriété pour les profils modestes et les primo-accédants. Une tension du marché qui a commencé avant la crise Pour un primo-accédant, accéder à la propriété devient un véritable parcours du combattant, bien qu’il emprunte moins qu’un secundo-accédant. Celui qui achète son premier logement s’endette ainsi en moyenne 286 000 euros, contre 495 000 euros pour celui qui est déjà propriétaire. Or, à la fin de l’année 2019, la Banque de France a demandé aux banques de durcir les conditions d’octroi des prêts immobiliers, pour éviter la surchauffe du secteur. Important Conséquence du durcissement des conditions d’accès au crédit, le nombre des compromis de vente a baissé de -4,2 % sur un an, selon les chiffres publiés par un spécialiste du secteur. Les constructeurs de maisons ont également enregistré un recul de plus de -5 %. Pour le premier bimestre de cette année, avant que la crise du Covid-19 n’éclate, les prêts accordés pour le financement d’un logement neuf ont chuté d’environ -17 %. Un marché incertain à la fin de la crise Le marché immobilier est quasiment à l’arrêt depuis le début du confinement, avec un recul constaté de -80 % des transactions, malgré la digitalisation qui commence à s’amorcer. À la sortie de cette crise, la situation est incertaine, car les finances des ménages français vont être reconsidérées. Parallèlement, les propriétaires seront moins enclins à revendre à cause de la conjoncture incertaine. Important Cette tension conjuguée sur l’offre et la demande a évité un effondrement des prix. Fait encore plus marquant, le prix de l’immobilier n’a chuté que de -8 % des agglomérations qui comptent plus de 100 000 habitants. La moitié des acheteurs potentiels qui espèrent une baisse de prix à la fin de la pandémie de Covid-19 risquent donc d’être déçus. Mais avec le recul de -6 % du PIB français et l’entrée en récession, aucun scénario n’est à écarter.