Selon toute vraisemblance, une grave crise économique devrait succéder à la crise sanitaire liée au Covid-19. Pour amoindrir l’impact de cette nouvelle menace, le gouvernement compte sur le marché de l’immobilier et souhaite que celui-ci redémarre le plus vite possible. Mais encore faut-il relancer la consommation ; une consommation qui risque, justement, d’être refroidie par des charges administratives trop élevées. Les acheteurs restent enthousiastes Pendant le confinement, les ménages français se sont efforcés d’assainir leur situation financière et, si possible, de faire des économies en prévision de temps encore plus difficiles dans un futur proche. Mais le confinement a également fait naître de nouvelles envies. Dans la perspective où le recours au télétravail serait maintenu, bon nombre d’aspirants à la propriété souhaitent quitter leur appartement pour des habitations plus spacieuses et, surtout, plus près de la nature. Important Cet engouement des Français pour les maisons individuelles avec jardin sera un des principaux facteurs de relance du marché. Après le confinement et l’avènement du télétravail, l’exode de la population devrait se faire en sens inverse, les travailleurs cherchant à s’éloigner du cœur des villes pour s’établir en périphérie ou plus loin encore. Un parcours qui risque d’être semé d’embuches Du côté des organismes de financement, les conditions de crédit restent très intéressantes pour les porteurs de projet. Mais l’aspect financier de l’opération ne se limite pas au prêt immobilier. Le potentiel acheteur doit également tenir compte du prix ainsi que des charges administratives qui lui incombent. Les frais de notaire font partie de charges les plus importantes et, justement, ils pourraient faire l’objet d’une augmentation de la part du gouvernement. Avant la crise, les charges annexes représentaient déjà 14 % du montant total de la transaction, à comparer avec les 8 % en Allemagne ou encore les 5 % au Royaume-Uni. Important Si, par manque de liquidités, l’État ou les collectivités locales venaient à durcir le régime fiscal relatif à l’immobilier, de nombreux aspirants à la propriété seraient tout simplement exclus du marché (les primo-accédants en particulier). Par le passé, pour faire face aux droits de mutation, les porteurs de projet bénéficiaient d’un coup de pouce de la part des organismes prêteurs. Ces derniers acceptaient, en effet, de mettre à leur disposition 110 % de leur prêt, le surplus servant à payer les frais de notaire. Mais si les charges devenaient trop importantes, dans un contexte où les banques doivent également assainir leurs finances, le robinet pourrait se retrouver définitivement fermé.