Les chiffres « record » de l’année dernière concernant le crédit immobilier avaient fortement inquiété le Haut conseil de stabilité financière. Pour freiner l’endettement galopant des ménages, l’institution a émis, fin 2019, des recommandations visant à durcir les conditions d’octroi. Les effets n’ont pas tardé à se manifester. Malheureusement, ce fut au détriment des ménages les plus modestes. L’apport personnel redevient un atout majeur Au plus fort de la concurrence entre les différents organismes de financement, ces derniers étaient prêts à faire de nombreuses concessions pour attirer le maximum de nouveaux clients. Pour beaucoup, l’apport personnel n’était plus une condition sine qua non pour accorder un prêt. Aujourd’hui, la donne a beaucoup changé puisque les banques observent les recommandations du HSCF, tout en tenant compte de la baisse de revenus des ménages, du fait de la crise sanitaire et du confinement. Important Désormais, elles sont beaucoup plus regardantes concernant les candidatures au prêt et affichent une nette préférence pour les profils disposant d’un apport personnel important. Les ménages à faible revenu sont recalés Lorsque le revenu des ménages est faible, le taux de l’assurance emprunteur est élevé, les banques essayant de limiter les risques de défaut de paiement. À cause de cette assurance, le taux effectif dépasse, dans la majorité des cas, le taux d’usure, ce qui entraine automatiquement un refus de la part des banques. Ce sont donc les hauts revenus qui ont la priorité sur les crédits immobiliers. Selon les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement/CSA, Lors du premier trimestre, c’est-à-dire avant le confinement, les ménages dont le revenu est 5 fois supérieur au SMIC constituaient 27,8 % des emprunteurs dans l’ancien et 23,8 % dans le neuf, contre respectivement 25,1 % et 21,6 % l’année dernière à la même période. Important Inversement, les ménages ne disposant pas ou peu d’apport et gagnant moins du triple du SMIC ont été plus nombreux à essuyer un refus. S’ils représentaient encore 39,1 % des emprunteurs dans l’ancien et 39,6 % dans le neuf, ils ne constituaient plus respectivement que 36,9 % et 37,6 % après l’application des recommandations du HCSF.