Pendant le confinement, bon nombre de Français nourrissaient le rêve de déménager et de vivre dans un logement plus spacieux. Ce rêve était accompagné de l’espoir que le prix des biens allait chuter, pour cause d’abondance d’offre. Mais plus d’un mois après le déconfinement, ce scénario parait fort improbable et les porteurs de projet commencent à être pessimistes. Un rêve qui risque de ne jamais se réaliser Le confinement est une contrainte qui a pourtant permis aux Français de redécouvrir certains plaisirs simples, comme le fait de passer du temps en famille, de cuisiner et même de travailler à domicile. Mais il a aussi mis en exergue la dureté des conditions de vie de certains citadins qui se sont entassés dans des appartements exigus. Il n’en fallait pas plus pour faire naître en eux un rêve de maison individuelle et d’espace. Comme les agences immobilières étaient également à l’arrêt, les aspirants à la propriété commençaient leurs recherches depuis leur domicile, épluchant les annonces en ligne et opérant même une simulation de prêt immobilier pour avoir une certaine idée de la faisabilité de leur projet. Mais la réalité pendant le confinement n’est pas celle du déconfinement. Important Les analystes tablaient sur une légère hausse du taux d’emprunt, conjuguée à une baisse du prix. La première hypothèse s’est confirmée à moindre mesure, mais la deuxième parait plus utopique. D’ailleurs, selon un sondage effectué un mois de déconfinement, un Français sur trois pensent qu’aucune chute des prix n’aura lieu dans les mois à venir. Pour entrer un peu plus dans les détails : 34 % des sondés estiment que les prix ne vont pas reculer dans la région parisienne ; 37 % ne se font plus d’illusion sur un éventuel repli dans les autres grandes villes ; 38 % s’imaginent que les petites villes maintiendront également leur prix. Un prix élevé et des conditions de prêt plus contraignantes Outre le prix, le rêve de déménagement des ménages se heurte à un autre obstacle de taille, à savoir le durcissement des conditions d’octroi de crédits. Important D’un côté, les organismes doivent respecter les recommandations émises par le HCSF, ce qui a pour effet d’écarter une proportion importante d’emprunteurs. D’un autre côté, malmenées par le confinement, les banques vont chercher à améliorer leurs marges bénéficiaires tout en limitant les risques sur les emprunts. Elles vont donc privilégier les meilleurs profils, en l’occurrence les séniors, au grand dam des jeunes primo accédants qui ne disposent ni d’apport ni de revenus conséquents pour garantir le remboursement.