En imposant un arrêt de plusieurs semaines, la pandémie du Covid-19 a sévèrement impacté le secteur de l’immobilier. Les acquisitions de résidence principale ont chuté, à cause de l’impossibilité d’effectuer des visites, de se rendre chez le notaire, mais aussi des difficultés financières des ménages. Qu’en est-il de l’investissement locatif ? Les possibles freins à l’achat de biens à mettre en location Pour l’instant, aucune donnée exacte n’est disponible concernant l’impact réel de la crise sanitaire sur le marché de la pierre. S’agissant des primo-accédants, la chute est notable, surtout après une année 2019 exceptionnelle, et elle risque de se poursuivre, avec la perte de pouvoir d’achat immobilier de millions de ménages touchés. Mais pour les logements destinés à être mis en location, les avis sont partagés. Henry buzy-Cazaux a déclaré à Capital que Les potentiels investisseurs pourraient jouer la carte de la prudence, redoutant l’explosion des impayés de loyers. En outre, le confinement et l’avenir incertain ont encouragé l’épargne de précaution, dont les encours ont explosé. Dernier point, les professionnels anticipent des retards de livraison importants des programmes neufs consécutifs à l’interruption des chantiers de construction. Pour le président de l’Institut des métiers de l’immobilier, ces différents facteurs vont aggraver la pénurie de l’offre locative dans les zones tendues , qui sont aussi les secteurs les plus prisés des particuliers désireux d’investir en locatif. Les facteurs favorables à l’investissement locatif Important La question du financement pourrait favoriser l’investissement locatif. En effet, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) vient de confirmer ses recommandations pour des conditions d’octroi de prêt plus strictes. La conséquence est une exclusion des candidats à l’achat plus modestes, au profit des investisseurs. Par ailleurs, les taux d’intérêt des crédits immobiliers restent toujours attractifs. À 1,30 % en moyenne sur 20 ans, s’endetter pour investir en locatif reste une opération rentable à moyen et long terme, pourvu que le bien soit bien situé et de qualité. Et cela sans compter la défiscalisation permise par le dispositif Pinel. Enfin, à court terme, la crise sanitaire ayant mis un frein au tourisme, le marché de la location classique pourrait en tirer profit, avantageant les propriétaires bailleurs.