En pleine pandémie, les ventes de biens immobiliers s’envolent aux États-Unis. Sur le segment de l’ancien, le volume de transactions a même égalé en octobre dernier le record établi en début 2006. Mais cette effervescence entraîne une baisse du stock de biens disponibles sur le marché, ainsi qu’une envolée des prix. Une forte demande pour des résidences principales et secondaires La pandémie de Covid-19 a imposé la mise en place de restrictions sur l’activité économique et des difficultés financières pour les ménages. En réponse, la Banque centrale américaine a décidé en mars une réduction drastique de ses taux d’intérêt. Attirées par ces prêts immobiliers bon marché, les personnes dont l’emploi n’a pas été affecté par la crise et qui ont la possibilité de télétravailler se sont empressées d’acheter un logement mieux adapté à leurs besoins. Beaucoup ont même réussi à s’offrir un bien plus spacieux ou doté d’un espace extérieur grâce aux économies forcées réalisées depuis le début de la pandémie. En effet, faute de pouvoir voyager ou de s’adonner à leurs loisirs habituels, les consommateurs ont pu mettre de l’argent de côté. ImportantLes acteurs du secteur s’étonnent d’ailleurs de la frénésie des derniers mois et de la hausse continue de la demande, un scénario contraire à celui observé en 2008-2009 pendant la crise financière. Cette fois, non seulement le marché reste dynamique, mais selon ces professionnels, Chaque catégorie d’acquéreur vise un logement plus grand que celui qu’elle occupe actuellement. Par exemple, les propriétaires d’un studio ciblent un deux-pièces au moins, tandis que ceux qui disposaient d’un petit appartement cherchent à passer à une maison, etc. Ils parlent ainsi d’une « pyramide ». Un afflux de demandes porté par les ménages aisés La fédération nationale des agents immobiliers (NAR) annonçait en octobre dernier L’atteinte du pic de début 2006 en termes de volumes de transactions. Autre constat, ImportantLe marché des résidences secondaires est également en plein essor, dopé par le maintien du télétravail. Mais une offre de moins en moins fournie tire les prix vers le haut. Les statistiques établies la NAR pour le troisième trimestre montrent une hausse de 12% sur un an du prix médian des maisons individuelles, qui grimpe à 313 500 dollars. Ce taux de croissance est quatre fois plus élevé que celui du revenu familial médian, estimé à 2,9 %, Souligne la fédération. La conséquence, comme le déplorent les professionnels, est L’exclusion des primo-accédants, dont la part sur l’ensemble des nouveaux propriétaires est passée de 33 % à 31 % entre 2019 et 2020. Les ménages plus modestes et les locataires ne parviennent plus à épargner suffisamment pour se constituer l’acompte indispensable à l’obtention d’un emprunt destiné à un premier achat. Pour lutter contre l’aggravation des inégalités, la NAR recommande le renouvellement du stock grâce à la construction de logements et la mise en place de mesures incitatives à l’attention des investisseurs immobiliers afin qu’ils cèdent leurs propriétés. Pour la fédération, c’est uniquement à ces conditions que les ménages plus modestes pourront accéder à la propriété.