Le marché du crédit connaît un fort ralentissement du fait des mesures de confinement imposées par le gouvernement pour endiguer l’épidémie de coronavirus. Pourtant, les taux d’intérêt pour mars 2020 sont toujours très attractifs. Les courtiers observent néanmoins des disparités plus marquées entre les différents profils d’emprunteurs. Resserrement des conditions d’octroi de crédit suivant les recommandations du HCSF Important Dans l’ensemble, entre février et mars 2020, les taux des crédits à l’habitat proposés par les banques n’ont pas changé à part des ajustements à la baisse ou à la hausse très modérés et localisés. Aujourd’hui, il est donc possible de décrocher un financement sur 15 ans à 1,20 %, tandis que les prêts plus longs, sur 20 ans et 25 ans, sont accordés à des taux moyens de 1,40 % et 1,60 %. Avec un dossier solide, des offres très avantageuses existent, avec moins de 1 % sur 15 et 20 ans (0,75 % et 0,9 % respectivement), et 1,05 % sur 25 ans. Toutefois, les courtiers notent un « durcissement des conditions d’octroi des crédits » avec la mise en œuvre des recommandations du HCSF destinées à freiner l’emballement du crédit. Les principales victimes sont les ménages les plus modestes, clientèle pour laquelle les banques ont du mal à respecter le plafond de taux d’endettement à 33 %. Les dossiers sans apport et les souscripteurs de crédits sur 25 ans sont également pénalisés par des taux plus élevés depuis janvier. En revanche, les emprunteurs qui sont en mesure de fournir au moins 20 % d’apport et s’endettent sur 20 ans au maximum pour un taux d’effort ne dépassant pas 33 % bénéficient de décotes non négligeables. Probable maintien des taux d’intérêt faibles au cours des prochains mois Les perspectives pour les prochains mois dépendent de la vitesse de résolution de la crise sanitaire et de redémarrage de l’activité économique. Les professionnels du marché anticipent une chute par rapport à 2019, avec des milliers de ménages privés d’une partie de leurs revenus , qui vont devoir reporter leur projet immobilier. Hors contexte exceptionnel lié à la maladie Covid-19, les restrictions imposées par le HCSF affectent la capacité d’emprunt des primo-accédants, mais également des investisseurs. En effet, les établissements prêteurs tenaient auparavant compte des futurs revenus locatifs de ces derniers dans leurs calculs, et acceptaient en conséquence un taux d’endettement compris entre 35 et 40 %. Important Les potentiels acquéreurs peuvent toutefois être rassurés quant à l’évolution des taux immobiliers, qui devraient rester stables à des seuils historiques. D’une part, la Banque Centrale européenne prévoit de maintenir sa politique monétaire accommodante. D’autre part, les tensions sur les marchés financiers ont fait baisser les taux obligataires, permettant l’application de conditions d’emprunt très compétitives par les banques.