En 2018, le prix des loyers a progressé de 1,4% en moyenne en France. Une hausse certes, mais à fortement relativiser cependant, car elle reste plus faible que celle de l’inflation en général.L’Observatoire CLAMEUR est ainsi revenu sur cette progression contenue des loyers. Moins que l’inflation «Depuis 2007, les loyers de marché augmentent moins que l’inflation», a constaté l’Observatoire CLAMEUR lors de son étude rendue le 26 mars 2019 sur le marché locatif privé en 2018. En effet, l’enquête a noté que les loyers ont progressé d’environ 1% par an depuis 2007, contre 1,2% pour l’inflation sur la même période. Cette hausse des loyers est ainsi réelle mais largement contenue. Les petits logements, comme les grands sont concernés par cette réalité, même si certains sont plus prisés que d’autres et que la pression exercée par la forte demande sur les 5 pièces et plus pourrait nous faire penser à une explosion des prix. Cependant, il n’en est rien. Sur la période entre 2013 et 2018, les loyers ont progressé de 0,5% alors que les prix à la consommation ont augmenté de 0,8%. Les grandes villes en tête L’évolution des loyers de marché depuis plus de 10 ans dans les grandes villes confirme aussi ce ralentissement des loyers de marché au niveau national. L’Observatoire CLAMEUR a notamment étudié les 20 premières villes françaises de plus de 148.000 habitants* pour constater que dans 70% de celles-ci, les loyers ont augmenté moins vite que l’inflation, ou même baissé depuis 2013. Car certains loyers n’augmentent pas, mais diminuent. En 2018, 25% de ces villes ont vu leur loyer baisser, provoquant une panne sèche des loyers de marché dans le secteur privé, au grand dam des propriétaires investisseurs. C’est notamment le cas de Nîmes, Lille, Nantes, Strasbourg et Montpellier qui ont subi des diminutions entre -0,1 et -1,8% de leurs loyers. Néanmoins, ce dérapage des loyers de marché est visible partout y compris dans les communes rurales. Le dispositif d’encadrement des loyers, souvent appliqué sur les grandes villes, n’est donc pas coupable de la panne car finalement inutile. Sont plutôt mis en cause le manque de vigueur de la demande, et les difficultés budgétaires des locataires. Revue des loyers entre deux locataires… à la baisse Depuis 2014, entre deux locataires, les loyers diminuent selon l’enquête CLAMEUR. Chaque année, les propriétaires perdent environ -0,6% du loyer précédent avec l’arrivée d’un nouveau locataire. Et en 2018, à chaque remise en location, les loyers ont baissé de -0,3%. La tendance est ainsi à la baisse entre deux locataires, et même sur les loyers qui ne sont pas soumis à un encadrement spécifique. Pourtant, le rythme de l’inflation s’est accéléré sur la même période. Mais les territoires ne suivent pas cette hausse des prix. On constate notamment une baisse radicale (-2%) des loyers entre deux locataires en 2018 dans 6 départementsselon l’Observatoire : l’Aisne, l’Aube, le Doubs, la Haute-Marne, la Nièvre et l’Yonne. On est encore bien loin des taux de variation des loyers en cas de relocation qui faisaient foi au début des années 2000, avec des taux qui dépassaient parfois les 7% d’un locataire à l’autre ! La tendance se confirme alors sur une progression très modérée des loyers, ou même sur des baisses significatives dans certains territoires. *Villeurbanne, Lyon, Grenoble, Dijon, Strasbourg, Paris, Lille, Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Nîmes, Marseille, Toulon, Nice, Saint-Etienne, Le Havre, Montpellier, Reims et Angers.