On se pose la question : jusqu’à quand les taux demeureront-ils aussi bas ? Pour l’instant, les banques continuent à octroyer des prêts à des conditions exceptionnelles afin de capter de nouveaux clients. L’évolution de la situation dépend essentiellement de la politique de la BCE et du marché des obligations d’État. Des taux bas favorisés par la concurrence entre les banques Face à l’augmentation des prix et au ralentissement des transactions immobilières, les banques offrent des conditions toujours de plus en plus souples. La moyenne des taux d’intérêt continue d’être exceptionnellement avantageuse, chutant à 1,44 % au début de l’été, contre 1,51 % fin 2017 et 2,82 % fin 2014. Notre directrice des études, Maël Bernier, explique qu’au début de la période estivale « Les agences qui n’avaient pas atteint leurs objectifs — d’ailleurs très élevés — en matière de production de crédits, se sont mises à proposer des taux encore plus généreux. » Maël Bernier La concurrence entre établissements, qui s’est amplifiée avec le développement des banques en ligne, profite largement aux emprunteurs. Ces derniers bénéficient des conditions toujours plus intéressantes, car les banques cherchent à tout prix à accroître leur clientèle. Des conditions de financement très avantageuses, mais jusqu’à quand ? Lors de la signature de l’offre de prêt, il est possible d’obtenir environ 20 points de réduction par rapport aux taux d’intérêt annoncés. Important Les meilleurs profils peuvent aujourd’hui bénéficier de taux à 0,90 % sur quinze ans et 1,10 % sur vingt ans. De son côté, la durée moyenne des crédits s’allonge pour passer à « vingt-deux ans aujourd’hui, contre vingt ans il y a deux ans », toujours d’après Maël Bernier. De fait, même les ménages modestes et les plus jeunes peuvent accéder à un prêt, retrouvant une certaine solvabilité malgré la hausse des prix qui est surtout observée dans les zones tendues. Le nombre d’emprunteurs de moins de 35 ans ayant obtenu un crédit a nettement progressé : cette année, 48,5 % d’entre eux se sont vu accorder un crédit sur 25 ans, contre un tiers un an auparavant et 20 % en 2014. Tant que le marché des obligations d’État et la politique de la Banque centrale européenne (BCE) continueront à favoriser l’octroi de crédits, les taux devraient rester au plancher, et les banques garderont la vanne des crédits grande ouverte. Par ailleurs, la croissance demeure très modérée, ce qui n’encourage guère une normalisation des taux.