L’entrée en vigueur du prélèvement à la source au 1er janvier inquiète ceux qui envisagent de concrétiser un projet d’achat immobilier. Le changement sur la fiche de paie risque-t-il de diminuer leurs chances d’obtenir un crédit bancaire ? Et le cas échéant, comment va-t-il influer sur la capacité d’emprunt et le taux d’endettement du ménage ? Diminution des revenus affichés des emprunteurs À compter du 1er janvier 2019, l’impôt sur le revenu sera prélevé à la source, c’est-à-dire que le bulletin de paie des salariés indiquera désormais le salaire net versé après déduction de l’impôt au lieu de son salaire net imposable. Les professionnels indépendants percevront également des revenus nets d’impôt. Or, les montants affichés sont donc moins élevés qu’auparavant. Aussi, les candidats à l’accession à la propriété s’inquiètent de l’impact de ce changement sur les calculs de la banque. Important Ils redoutent qu’une diminution de leur capacité d’emprunt sur le papier affecte leur projet de s’offrir une maison ou un appartement. En effet, lorsqu’ils analysent le dossier d’un emprunteur, outre la régularité et le montant de ses ressources, les établissements prêteurs tiennent compte de son taux d’endettement, qui ne doit pas dépasser 33 %. Il s’agit du ratio entre ses revenus stables (salaires et traitements assimilés, pensions alimentaires, revenus fonciers et de placement, allocations familiales, pensions de retraite, etc.) et ses charges au montant fixe (pensions et rentes, mensualités de remboursement d’autres prêts…). Le reste à vivre est également un indicateur important : c’est la somme dont dispose l’emprunteur pour régler ses dépenses courantes au montant variable (alimentation, transport, habillement, énergie, loisir, téléphonie…) après paiement de ses charges récurrentes. Pas d’impact sur la capacité d’emprunt immobilier Mais dans la pratique, les règles d’évaluation de la solvabilité des souscriptions d’un crédit immobilier ne devraient pas connaître d’évolution majeure. Les banques et les organismes financiers continueront de se référer au salaire net imposable, lequel sera toujours indiqué sur les fiches de paie et attestations de paiement de retraite. Les revenus nets et la part de l’impôt n’ayant ni baissé ni augmenté, le pouvoir d’achat reste le même. Si une décélération de la demande de prêt logement venait à être observée en 2019, elle résulterait de l’effet psychologique du prélèvement à la source sur les particuliers, et non d’une capacité d’emprunt réduite.