Selon le dernier rapport du ministère de la Cohésion des Territoires, la construction de logements en France poursuit son repli après une année 2017 exceptionnelle. Sur un an, au troisième trimestre 2018, le nombre de permis de construire et de mises en chantier ont diminué de 10,2 % et 7,9 % respectivement alors qu’ils avaient déjà reculé entre janvier et juin. Recul de 17 % des permis de construire d’immeubles Aussi bien les immeubles que les maisons individuelles sont concernés par la tendance baissière, même si la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) estime que le niveau d’activité reste « élevé ». Important Le logement collectif a été lourdement affecté, avec une chute supérieure à 17 % des permis de construire octroyés durant l’été. Ce phénomène s’explique par l’attentisme des maires. D’une part, les élections municipales se rapprochent. D’autre part, alors que la taxe d’habitation disparaît progressivement, les communes ignorent encore de quelle manière le gouvernement prévoit de compenser leur manque à gagner. Les acteurs du logement social évoquent pour leur part la coupe budgétaire de 1,5 milliard d’euros annuels imposée par le gouvernement dans le cadre de la réorganisation du secteur HLM. Construction de maisons neuves freinées par le recentrage du PTZ Important Du côté des maisons individuelles, le ralentissement de la construction est dû principalement à la réduction des aides budgétaires et fiscales pour les futurs propriétaires. Car depuis le 1er janvier 2018, le périmètre du PTZ (prêt à taux zéro) a été fortement réduit. Dans ce contexte, même si les taux d’intérêt des prêts immobiliers sont toujours proches de seuils historiques, ils ne suffisent plus à doper la demande. Pour sa défense, l’exécutif affirme avoir amélioré la visibilité pour les potentiels acquéreurs en prolongeant les aides pour quelques années. Un argument qui peine à convaincre les professionnels du secteur du bâtiment, qui voient dans ces mesures un moyen d’alléger la fiscalité très élevée qui pèse sur tout le marché du logement. Ils plébiscitent ainsi le retour à une imposition raisonnable qui éviterait de déstabiliser régulièrement le marché par des dispositifs trop fluctuants. Si le gouvernement limite sa communication sur la situation, il insiste sur sa nouvelle loi sur le logement, qui apporte une simplification des règles afin de relancer la construction. Toutefois, les effets ne se feront probablement sentir qu’à moyen terme.