Alors qu’elle était auparavant la plus importante, la part des primo-accédants sur l’ensemble des souscripteurs de crédit immobilier est tombée à 47 % en janvier dernier (-13 % par rapport à décembre 2017). Les taux d’intérêt toujours faibles ne suffisent pas à compenser les effets des réformes du PTZ et de la suppression des APL accession, qui affectent la solvabilité des ménages les plus modestes. Plus que 47 % de primo-accédants parmi les emprunteurs en janvier 2018 Les conditions d’octroi de prêt immobilier sont toujours aussi avantageuses, mais les jeunes actifs désireux de s’offrir leur première résidence principale ont cessé d’affluer sur le marché. Important Outre le nombre de primo-accédants sur la population d’emprunteurs, le capital moyen emprunté diminue. En fin 2017, ces derniers pouvaient ainsi s’endetter à hauteur de 200 150 euros remboursables sur 239 mois. En janvier 2018, le montant n’est plus que de 196 600 euros sur 235 mois, soit 3 550 euros en moins en seulement un mois. Les réformes des aides publiques au logement en cause Important Les causes de ce ralentissement sont les réformes concernant les aides publiques à l’accession au logement introduites par la loi de finances pour 2018. En premier lieu, le crédit à taux zéro, bien que maintenu jusqu’au 31 décembre 2021, ne pourra plus être sollicité pour l’achat d’un bien ancien situé dans les zones les plus tendues (A bis, A et B1). Seuls les biens localisés dans zones B2 et C et nécessitant des travaux de rénovation sont encore éligibles. Quant au pourcentage de l’investissement relatif à l’acquisition d’un logement neuf pris en charge par le PTZ, il reste à 40 % dans les zones A bis, A et B1 mais baisse à 20 % ailleurs. De plus, après 2019, les zones B2 et C seront totalement exclues du champ d’application du dispositif. Enfin, l’APL Accession n’existe plus depuis le 1er janvier 2018. Pour bénéficier du maximum d’avantages, les candidats à un premier achat immobilier doivent se limiter aux grandes métropoles urbaines telles que Paris, Lyon, Bordeaux, ou encore Toulouse. Les banques plus attentives aux dossiers des primo-accédants Du fait de leur profil considéré comme plus risqué par les banques, les jeunes emprunteurs, et plus généralement les primo-accédants, sont soumis à une analyse très stricte de leur dossier de demande de prêt immobilier. Les établissements prêteurs scrutent ainsi le niveau et la régularité des revenus, la stabilité professionnelle, l’éventuelle épargne, la capacité d’emprunt et de remboursement, etc. L’apport personnel devient également un argument de poids pour vaincre la banque d’accorder le financement sollicité. En attendant la version définitive de la loi de finances, les acteurs du marché anticipent une décrue continue de la production de crédit à l’habitat au cours des mois à venir.