Pour la huitième année consécutive, la ville de Paris a décidé de ne pas relever le taux des impôts locaux afin de compenser partiellement le surcoût du logement. Ainsi, comme chaque année depuis 2011, les contribuables parisiens, qu’ils soient propriétaires ou locataires, paieront 13,38 % de taxe d’habitation. À celle-ci s’ajoute la taxe sur le foncier bâti, au taux de 13,50 %, qui concerne uniquement les propriétaires. Maintien des taux d’impôts locaux depuis 2011 L’imposition locale dans la capitale est stable depuis 2011 et pour 2018, les taux restent les mêmes, y compris pour les taxes additionnelles comme le balayage ou l’enlèvement des ordures ménagères. Du côté du conseil municipal, qui a voté cette reconduction à l’identique, l’on se félicite d’avoir tenu la promesse de maintenir les impôts directs à un niveau faible, l’objectif d’offrir aux habitants une « petite compensation » au vu des prix très élevés des logements. Pour la mairie, l’effort est d’autant plus notable dans un contexte de réduction constante des dotations de l’État. D’après Emmanuel Grégoire, l’adjoint chargé des finances, la Ville doit trouver 80 millions d’euros supplémentaires pour boucler son budget annuel. Pour atteindre les 1,7 milliard d’euros d’investissements prévus pour 2018 sans alourdir la fiscalité locale, la municipalité n’hésite pas à emprunter. Et tant pis pour la croissance exponentielle de sa dette, avec une prévision de 6 milliards d’euros, soit une augmentation de 2 milliards depuis 2014. Rappelant que la dette par habitant est largement inférieure à celle des autres mégalopoles françaises à 2 280 euros (contre plus de 3 700 euros par exemple à Marseille), la mairie se veut rassurante. Variété des sources de recettes complémentaires De plus, grâce au dynamisme du marché immobilier et à l’explosion des prix des biens, elle espère tirer près de 1,4 milliard des droits de mutation (souvent désignés à tort par « frais de notaire ») au total jusqu’au 31 décembre. Elle peut également compter sur la majoration de 60 % appliquée sur la taxe d’habitation des propriétaires de résidences secondaires. Cette surtaxe a permis d’améliorer ses recettes de 42 millions d’euros par rapport à 2016. Bien que ce montant ne représente qu’une part minoritaire des 3,5 milliards d’euros de contributions directes, la mesure vise essentiellement à encourager le retour des résidences secondaires sur un marché extrêmement tendu. Plusieurs réunions publiques se tiendront à la mairie pour une présentation du budget 2018 aux habitants.