Après une année 2017 record, la frénésie sur le marché résidentiel en France est retombée. Le repli pourrait être plus marqué en 2019 sous la pression de taux d’intérêt en hausse. Non seulement un tel mouvement réduirait le pouvoir d’achat des ménages, mais il aurait un impact négatif sur le moral des potentiels acheteurs. Les ventes immobilières vont s’effriter en 2018 et 2019 Dans sa dernière note de conjoncture immobilière, Crédit Agricole confirme la tendance à la baisse du volume de transactions sur le marché résidentiel français. Par rapport aux performances de l’année dernière, les analystes du groupe bancaire prévoient sur un recul de 6 % sur le segment de l’ancien. Dans le neuf, ils anticipent une diminution de 9 % sur les 12 mois, aussi bien sur le segment promoteurs (8 %) que celui des maisons individuelles (9 %). Les réformes des dispositifs d’aide publics à l’accession à la propriété expliquent ce recul ; en effet, l’APL accession a été supprimé au 1er janvier et que le champ du PTZ a été considérablement réduit. Pour 2019, les experts de la banque verte avancent l’hypothèse d’une nouvelle diminution des ventes dans l’ancien et une relative stabilité dans le neuf. S’agissant des prix, les économistes du Crédit Agricole tablent sur 3 % d’augmentation pour les biens anciens en 2018, avant de ralentir l’an prochain. Les taux d’intérêt vont remonter graduellement Après une reprise modérée en fin 2016, les taux des crédits sont descendus à des niveaux très bas depuis plusieurs mois, permettant à de nombreux acquéreurs de concrétiser leur projet. Toutefois, ce contexte très favorable aux emprunteurs pourrait bientôt prendre fin avec une remontée progressive des taux. Ces projections sont basées sur l’évolution estimée des taux à long terme français (1,15 % fin 2018 et 1,55 % fin 2019), que les banques utilisent pour fixer leurs propres barèmes pour les prêts accordés aux particuliers. Ces dernières semaines, avec des OAT sur 10 ans variant entre 0,7 % et 0,8 %, le taux moyen d’un emprunt immobilier sur 20 ans se situe à 1,65 %. Une croissance de ce taux directeur à 1,5 % risque par conséquent de faire basculer le marché. Les spécialistes de l’immobilier ont également imaginé un scénario très pessimiste, notamment en cas de forte croissance de l’économie aux États-Unis et dans la zone euro, ainsi que durcissement des politiques monétaires de la Réserve fédérale et de la Banque centrale européenne. Ce « stress scenario » n’a heureusement qu’une infime probabilité de se réaliser d’ici 2019.