Le marché français de l’immobilier reste dynamique, porté notamment par des taux d’intérêt toujours proches de seuils historiques. Pourtant, les candidats à l’accession à la propriété ont de plus en plus de mal à concrétiser leur projet. Cette décélération s’explique en partie par la réforme du prêt à taux zéro et de l’APL accession. Recentrage du prêt à taux zéro Le retour du prêt à taux zéro avait permis un afflux de primo-accédants au cours des dernières années. Mais le gouvernement a décidé de refondre ce dispositif. D’une part, l’éligibilité selon la localisation du bien change : le dispositif est maintenu jusqu’au 31 décembre 2021 pour l’achat de logements neufs dans les zones A, A bis et B1 ; en zones B2 et C, il devrait disparaître d’ici fin 2019. D’autre part, le montant pris en charge par le PTZ sur le montant total de l’opération a été réduit de moitié dans ces deux zones, puisque de 40 % jusqu’au 31 décembre 2017, il est tombé à 20 % du prix d’achat depuis le début de l’année. En revanche, les logements anciens avec travaux ne peuvent plus être financés par ce prêt gratuit dans les zones A, Abis et B1. Une telle opération reste possible dans les B2 et C pendant quatre ans, c’est-à-dire jusqu’au 31 décembre 2021. Enfin, des conditions de ressources sont imposées en fonction de la situation géographique du logement visé et de la composition du foyer. Suppression de l’APL accession En outre, l’APL accession a disparu le 1er janvier 2018. C’est pourtant une autre aide précieuse pour les futurs propriétaires. Représentant environ 156 euros mensuels, elle était versée chaque année à quelque 30 000 à 50 000 ménages modestes afin de leur permettre d’acheter leur résidence principale. Avec 150 euros par mois, les personnes concernées pouvaient emprunter 30 000 euros supplémentaires, ce qui n’est pas négligeable pour compléter son enveloppe financière et réaliser le projet qui correspond à leurs besoins. Les professionnels de la construction et de l’immobilier sont nombreux à avoir constaté une baisse du nombre de dossiers consécutive aux remaniements opérés par les pouvoirs publics. Certains parlent même d’une diminution de 50 % des demandes émanant des Français privés à la fois du PTZ et de l’APL accession.