En dépit des restrictions budgétaires imposées par l’État, les finances des départements bénéficient du dynamisme du marché immobilier. Après une chute vertigineuse, le secteur est en plein boom. 2017 a été une année record en matière de ventes immobilières. Tous les voyants sont en vert pour les personnes désireuses d’acheter un bien ou d’investir dans le locatif, notamment en Bretagne. 20 % de croissance annuelle du volume de ventes En 2017 et pendant les premiers mois de 2018, les taux d’intérêt sont restés proches de seuils historiques. Par ailleurs, en Bretagne, l’important stock d’appartements et de maisons à vendre a entraîné une baisse des prix. À cela s’ajoute le regain de confiance des ménages et des investisseurs. Enfin, le succès des locations sur les plateformes spécialisées comme Airbnb encourage les particuliers à faire l’acquisition d’un logement à louer pour amortir la somme consacrée à l’opération. Cette conjoncture exceptionnelle sur le marché breton a eu un impact positif considérable sur le volume des transactions, puisque la région a signé une des meilleures performances en matière d’immobilier. Même l’élection présidentielle, qui est historiquement une période peu propice aux investissements dans la pierre, n’a pas freiné l’activité. Ainsi, en comparant les chiffres de 2016 et 2017, les professionnels ont enregistré une progression de 20 % du nombre de ventes conclues. Pourtant, 2016 avait déjà été marquée par une forte hausse. Un dynamisme qui profite aux départements Cette envolée spectaculaire a fait bien des heureux : Les constructeurs et réseaux d’agences, malmenés par la crise de 2008, ont vu leur carnet de commandes se remplir à nouveau. Les départements aussi ont largement profité de la vigueur du marché. En effet, pour chaque achat, ils perçoivent des taxes comprises dans les droits de mutation, désignés à tort par « frais de notaire » et qui sont en réalité composés majoritairement de taxes (pour l’État, le département, et la commune). Les DMTO encaissés par les départements bretons parlent d’eux-mêmes. L’Ille-et-Vilaine et le Finistère ont ainsi touché respectivement 140 millions et 120 millions d’euros de taxes départementales. Pour ce dernier, le montant a ainsi plus que doublé depuis 2010. Ce phénomène explique sans doute le silence des présidents de conseils départementaux qui avaient vivement protesté au lendemain des élections présidentielles. Ils veulent éviter d’attirer l’attention sur cette manne financière, alors que ces droits alourdissent notablement le coût pour les ménages.