L’endettement des entreprises françaises a augmenté de 16 points de PIB entre 2009 et 2016. Bien que cette dette soit « contenue », les entreprises sont exposées à des risques financiers. Cette hausse de l’endettement des entreprises résidentes préoccupe les autorités. Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) recommande une limitation de l’exposition des banques systémiques aux entreprises les plus endettées. La dette est « contenue » Selon le rapport publié par l’Insee, l’endettement brut des entreprises résidentes a augmenté de 16 points de PIB entre 2009 et 2016 alors qu'il est resté globalement stable dans l'ensemble de la zone euro. Insee. En 2016, le niveau de la dette atteint 90 points de PIB, ce qui est largement supérieur à celui de nos voisins. Autre constat alarmant : le HCSF estime qu’entre 2011 et 2016, l’endettement brut des grandes entreprises a augmenté de 7,5 % par an en moyenne. Une progression principalement portée par le niveau bas des taux d’intérêt. Ceux-ci ne vont pourtant pas le rester éternellement. Le mandat de Mario Draghi, l’initiateur de la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) prendra fin en octobre 2019. Toutefois, selon l’Insee, compte tenu des actifs détenus et des liquidités, le taux d’endettement des entreprises françaises est « relativement contenu ». Premièrement, parce que les entreprises empruntent non pas pour rémunérer leurs actionnaires, mais pour investir. D’où la croissance du taux d’investissement en France, contrairement à la plupart des pays européens. Puis, parce que « l'endettement des entreprises françaises s'est accompagné d'une hausse comparable de leurs fonds propres ». L’an dernier, la dette corrigée des entreprises était estimée à 35 % de leurs fonds propres. Enfin, les entreprises qui se sont les plus endettées sont celles qui accumulent le plus de liquidités. La prudence s’impose Quoi qu’il en soit, on ne peut en conclure que tout va bien. La prudence s’impose prévient l’Insee : la bonne santé des entreprises résidentes « ne signifie pas l'absence de tout risque financier ». Bien au contraire, ces dernières sont « plus vulnérables à un scénario de remontée des taux ». L’Insee tire également la sonnette d’alarme sur le risque inhérent à une course aux acquisitions. L’institution « redoute un scénario où certaines des liquidités détenues par les entreprises seraient employées pour acquérir des actifs à des prix déjà élevés ». Depuis la crise de 2008, les indices boursiers ont pour la plupart atteint des niveaux record, qu'il s'agisse du Dow Jones, du FTSE ou du Dax. Le moindre effondrement des marchés d’actions pourrait affecter la santé financière des entreprises françaises, et en même temps, celle des banques qui leur ont accordé des fonds.