« Année de tous les records », « Un cru exceptionnel », « Une année importante dans l’histoire du marché immobilier ». Professionnels et courtiers n’ont pas été avares en épithètes flatteuses en 2017 pour décrire ce qui semble être l’une des meilleures performances du crédit immobilier depuis la crise. Sauf que cette dynamique « exceptionnelle » est à relativiser, prévient l’Observatoire Crédit Logement/CSA dans son dernier rapport. Une hausse trompeuse Après plusieurs années de vaches grasses et malgré des taux toujours aussi attractifs, le marché du crédit immobilier commence à perdre son souffle, explique l’Observatoire Crédit Logement/CSA dans sa dernière enquête conjoncturelle. Certes, la production de prêts immobiliers a continué à progresser l’année dernière, en hausse de +4,2 % en rythme annuel. Et ce, bien que ces données ne prennent pas en compte les rachats de créances ; cette opération bien connue des emprunteurs qui consiste à faire racheter son ou ses emprunts en cours auprès d’un établissement concurrent pour bénéficier des taux en vigueur et faire baisser le coût de son crédit. Mais cette hausse est à relativiser, puisqu’elle traduit seulement une progression du montant moyen par opération. Au contraire, le nombre de crédits distribués par les banques en 2017 s’est légèrement tassé (-0,8 %) en un an. La baisse est d’ailleurs très marquée sur l’ensemble des trois derniers mois de l’année dernière, à -13 % en rythme annuel. Le pouvoir d’achat des acheteurs s’amenuise L’Observatoire Crédit Logement/CSA attribue ce repli en grande partie à la flambée des prix immobiliers. Important À la fin de l’année dernière, le renchérissement du coût de la pierre a plombé le pouvoir d’achat des candidats à l’accession dans plusieurs grandes villes françaises. C’est par exemple le cas à Bordeaux où le pouvoir d’achat immobilier des ménages est passé de 62 m² à 52 m² en à peine 18 mois. Important Or, le bas niveau des taux actuels ne suffit plus aujourd’hui à compenser l’envolée des prix. Malgré quelques soubresauts en 2017 (légère hausse de +0,18 % en un an), les conditions de financement restent toujours exceptionnelles. Le crédit immobilier toutes durées confondues se négociait en moyenne à 1,51 % en décembre, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Pour l’année en cours, celui-ci anticipe une nouvelle hausse, mais qui devrait cependant rester modérée (+14 points de base maximum).