Pour le deuxième trimestre 2018, la demande de prêts immobiliers reste soutenue. Toutefois, le contexte se tend pour les ménages désireux d’acheter un bien. En effet, les prix ont fortement augmenté dans la plupart des grandes villes, tandis que les aides publiques ont diminué depuis le début de l’année. Pénalisés par une solvabilité dégradée, les Français doivent allonger la durée de leur endettement et se contenter d’une surface moindre. Hausse du coût des opérations immobilières Important En France, le coût d’achat d’un bien ancien financé à crédit représente l’équivalent de 4,8 années de revenus, un chiffre en progression de 5 % sur un an. C’est l’un des enseignements de l’Observatoire Crédit Logement/CSA pour le second trimestre 2018. Pourtant, le rythme de croissance de cet indicateur a baissé ces derniers mois : sur le 1er semestre, il n’est ainsi que de +1,7 %. Cette hausse est due essentiellement au ralentissement de la hausse des revenus des ménages, nettement inférieurs au coût moyen des transactions immobilières, et au recul constant du niveau d’apport personnel, qui a baissé de 5,8 % en glissement annuel durant la première moitié de 2018. Efforts des banques pour soutenir la demande Afin de permettre aux candidats à l’accession à la propriété de concrétiser leur projet est espérer atteindre leurs propres objectifs annuels, les banques assouplissent leurs conditions d’octroi et consentent des décotes supplémentaires sur des taux de prêt déjà très bas. Important Les primo-accédants de 35 ans notamment, peuvent à nouveau emprunter sur 30 ans auprès de nombreuses agences. Après une période de stabilisation depuis 2015, leur part sur la population des emprunteurs a frôlé les 50 % au premier semestre 2018. Réduction de la surface finançable Malgré les efforts des établissements prêteurs, la solvabilité de la majorité des potentiels acquéreurs s’est dégradée entre début avril et fin juin 2018. Cette détérioration est attribuée au prix élevé des biens combiné à la réduction des aides publiques (suppression de l’APL accession et recentrage du PTZ). Important Faute de moyens suffisants, dans 73 % des agglomérations de plus de 100 000 habitants, les acheteurs doivent se contenter d’un logement moins spacieux que prévu. Dans 12 % des villes, la réduction de la surface finançable est moindre. Par exemple à Orléans, elle n’est que de 0,7 m², à peine plus qu’à Metz ou Le Havre (-0,6 m²), ou à Marseille (-0,2 m²). En revanche, elle est beaucoup plus marquée dans 61 % des communes françaises. C’est le cas de Bordeaux, où les nouveaux propriétaires ont perdu 6,5 m², tout comme les Parisiens et les Rémois (-5,2 m²).